Ce lundi 23 mars nous aura été donnée l’occasion de profiter d’un show dark porté par SepticFlesh et Moonspell pour célébrer le Road to Extinction Tour du combo portugais, marquant l’avènement de leur 10e album (11e si on compte l’EP « Under the Moonspell ») sobrement et tristement intitulé Extinct (critique prochaine dans ces pages !), dont la pochette a une fois de plus été illustrée par Seth Siro Anton, le hurleur/bassiste de SepticFlesh (justement), après les fresques érotico-gothique d’Alpha Noir/Omega White et Night Eternal.
Si la prestation vocale et scénique du quatuor grec ne souffre d’aucune énergie, on se demandera si les instruments à cordes sont là pour le fun, ou si Seth, en ancien fumeur invétéré, avait besoin de s’occuper les mains. Les cordes de sa basse n’auront pas été trop maltraitées, tant le show regorge de samples (même les voix masculines chantées, un comble, de ces quatre grands bonshommes, au moins un aurait pu brandir le micro !). Parfois, donc, l’impression d’un gros karaoké. Reste que la présence physique du chanteur, tant inquiétant que charismatique dans sa combinaison moulante qui n’est pas sans rappeler Crysis (ou un écorché, au choix). Un show orienté sur les trois dernières productions (l’explication doit en être à la réunion du groupe en 2007 sous le pseudonyme de SepticFleshToutAttaché), à savoir Communion, The Great Mass et Titan. Du death mélodique, noyé sous des violons acides, qui expédie de la stère comme on dit : « Lovecraft’s Death », « The Vampire from Nazareth », « Annubis », « Pyramid God », « The Great Mass », « Order of Dracul », « Titan », « Prometheus », « Prototype » pour ne citer qu’eux. Un setlist d’une heure pile qui aura bien chauffé la salle.
Mention bien : l’intronisation ovationnée de leur nouveau batteur par ledit Seth en fin de concert.
Venons-en au brûlant et mythique groupe portugais qui, l’air de rien, fête ses 28 ans d’existence (bon, moi je compte depuis Under the Moonspell en 1994 donc 31 ans, mais on ne va pas chipoter hein). Si Fernando Ribeiro se dégarnit (on en est tous là ! Et dire qu’on a que 2 ans et 4 jours d’écart !), on aura rien à lui reprocher côté prestation. Porté par les thèmes chers à Moonspell (vampires, loups-garous et femmes fatales au sens propre), alternant chant de son timbre chaud et grondements déchaînés, le concert se sera orienté autour de 3 albums : le petit dernier en date, Extinct, et les deux best sellers du groupe, Wolfheart (1995) et Irreligious (1996), on aura pu découvrir des titres qui laissent présager un retour à l’érotisme gothique de Irreligious ou The Antidote (2003). J’en dirai plus après l’écoute à venir ! En tous cas « Extinct », « Domina », « Funeral Bloom » ou « The Future is Dark » (et sa neige artificielle) ne nous aura pas laissé indifférent. Mais c’est lorsque le groupe se lance dans les vieilles marmites qu’ils font les meilleures soupes. Et « Mephisto », « Opium » ou « Vampiria » feront scander la foule. Quant au folklorique « Ataegina », il en aura laissé plus d’un perplexe. Mais c’est ça aussi Moonspell, un profond enracinement dans la culture du pays du fado. Et ce n’est pas la barrière de la langue qui nous aura empêcher de hurler à la lune sur « Full Moon Madness » ou « Alma Mater » en guise de rappel !