[Critique] Faults

Par Wolvy128 @Wolvy128

Je délaisse un peu aujourd’hui l’actualité pour vous parler du film Faults, un thriller dramatique de Riley Stearns sorti doublement en salle et en VOD il y a quelques semaines aux États-Unis. L’histoire s’intéresse à Ansel Roth (Leland Orser), un looser spécialiste de la déprogrammation mentale qui va être sollicité par un couple pour venir en aide à leur fille Claire (Mary Elizabeth Winstead), tombée sous la coupe d’une secte. Très vite, Ansel découvre que le cas de Claire est beaucoup plus complexe qu’il ne l’imaginait.

Par sa mise en scène efficace, son héros parfaitement dessiné et ses situations tragi-comiques surprenantes, le long-métrage s’avère au final particulièrement plaisant à suivre. L’ouverture est d’ailleurs plutôt réussie et dicte immédiatement le ton du film. Entre angoisse et amusement, on suit les aventures d’un gentil looser qui semble complètement au bord du gouffre avant d’être appelé à la rescousse de Claire, une jeune femme séduisante au comportement inhabituel.

Isolé avec elle dans une chambre d’hôtel pendant 5 jours, l’homme va tenter de la ramener à la raison par le dialogue, en l’amenant à questionner son attachement à la secte. Le huis clos est captivant et l’échange verbal intéressant, mais on ne peut toutefois s’empêcher de regretter les nombreuses digressions du réalisateur (parents, manager…), qui semble refuser de traiter frontalement son sujet principal en poussant systématiquement son personnage en dehors de la chambre. L’affrontement psychologique des deux personnages est donc sans cesse désamorcé, pour notre plus grand désarroi. Il en découle du coup un sentiment un peu gênant de potentiel inexploité, comme si le film passait un peu à côté de l’essentiel en développant des sous-intrigues inutiles.

Le long-métrage demeure néanmoins intéressant grâce à l’excellente prestation de Leland Orser. Plutôt habitué aux seconds rôles, l’acteur livre en effet une partition sans fausse note et se montre convaincant autant dans la comédie que dans le drame. Malgré un personnage loin d’être exemplaire, le comédien parvient assez rapidement à susciter l’empathie. Quant à Mary Elizabeth Winstead, elle n’est pas foncièrement mauvaise mais peine tout de même à donner à son personnage l’aura de fascination que le réalisateur semble vouloir lui conférer. Son côté énigmatique et l’atmosphère étouffante de la chambre contribuent cependant à mettre en place un jeu de manipulation inquiétant. Dommage que le twist final, infiniment prévisible, offre une conclusion un peu décevante au récit car, mis à part quelques parenthèses inutiles, l’écriture est de très bonne qualité.

Fort d’une mise en scène maîtrisée, d’une écriture globalement efficace et d’un personnage attachant, Faults s’avère donc être un film captivant. On regrettera toutefois les nombreuses promesses non tenues en ce qui concerne l’échange psychologique, ainsi que le dénouement final extrêmement prévisible, qui handicapent tout de même l’ensemble. Une œuvre intéressante mais perfectible !