Il est temps d'arrêter de considérer la crise en Ukraine comme un "conflit lointain", a lancé le démocrate américain Eliot Engel, principal défenseur d’une résolution exhortant le président des États-Unis Barack Obama à fournir à Kiev des armes létales. Lundi 23 mars, la Chambre des représentants a massivement voté en faveur de ce texte prévoyant d'envoyer du matériel militaire lourd pour aider l'Ukraine à se défendre contre "l'agression" russe.
Depuis plusieurs semaines, les États-Unis s'interrogent sur une possible livraison d’armes à Kiev. Barack Obama semble réticent à livrer des équipements lourds. Injecter encore davantage d'armes dans le pays est-il un moyen pertinent de mettre fin à la crise ukrainienne ? Ne serait-ce pas participer à une escalade de violence ?
La Maison Blanche a annoncé ce mois-ci la livraison à l'Ukraine pour 75 millions de dollars d'équipements militaires non-létaux (gilets pare-balles, lunettes de précision, tenues de protection, etc.). Insuffisant, a estimé le chef d'état-major des armées Martin Dempsey, lors d'une audition devant la commission des Forces armées du Sénat. Il faut "impérativement examiner la fourniture d'une aide létale", a-t-il déclaré, tandis que le secrétaire à la Défense Ashton Carter a affirmé qu'il était lui aussi "enclin" à œuvrer en ce sens.
Le président de la Chambre John Boehner a décrit ce vote comme une incitation à agir et a dit que le Congrès était largement favorable à davantage de soutien militaire. "Sans l'action de cette administration, l'agression russe restera non maîtrisée", a t-il déclaré après le vote.
"Cette guerre a fait des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés, un million de personnes déplacées, et commence à menacer la stabilité de l'Europe", a affirmé Eliot Engel, ajoutant que le président russe Vladimir Poutine était en train de "nous renvoyer à (...) l'époque sombre de la Guerre froide".
L'Otan et Kiev accusent la Russie d'envoyer des milliers d'hommes et des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine pour soutenir les séparatistes pro-russes. Moscou, de son côté, dément être directement impliqué dans les combats.
Source : France24