Facebook, cette importante porte d’entrée des médias en ligne, expérimente une nouvelle façon d’amener la nouvelle à ses utilisateurs.
C’est ce que rapporte cette semaine le New York Times, qui tient cette information d’une source plutôt fiable : lui-même. En effet, selon le quotidien, ses articles – ainsi que ceux de BuzzFeed et du National Geographic – seront parmi les premiers contenus à paraître intégralement sur Facebook. Il sera alors possible de consulter, commenter, partager et aimer l’article sans jamais avoir à quitter le réseau social.
Les fidèles lecteurs de Branchez-vous se souviennent certainement des propos tenus par Mark Zuckerberg à propos d’un concept étrangement similaire. On peut donc conclure que Facebook est sur le point de passer des paroles à l’acte.
Il sera bientôt possible de consulter, commenter, partager et aimer certains articles sur Facebook sans jamais avoir à quitter le réseau social.
Toujours selon le New York Times, cette nouvelle initiative pourrait également inclure un programme de partage de revenus publicitaires.
«L’entreprise reconnaît que l’initiative, pilotée par Chris Cox [responsable des produits], éliminerait d’office les publicités normalement affichées par les éditeurs de contenu», mentionne le quotidien. «Bien que les idées de partage de revenus soient toujours en chantier, l’une d’entre elles serait de permettre aux éditeurs d’afficher une seule annonce selon un format personnalisé au sein de chaque article Facebook, aux dires d’une personne impliquée dans le dossier.»
Réduire le délai de chargement
Bien entendu, la principale motivation de Facebook est de renforcer le taux de rétention de ses visiteurs. Un autre facteur est cependant mis à l’avant-plan : la réduction du temps d’attente avant d’accéder au contenu.
En effet, le délai imposé avant qu’un utilisateur Facebook parvienne à consulter un article partagé sur le réseau social est en moyenne de huit secondes. Aux yeux de Facebook, c’est une éternité, surtout lorsque l’on comptabilise les internautes provenant d’appareils mobiles – en forte progression ces dernières années – pour qui chaque milliseconde est importante.
D’après Edward Kim, directeur général de la firme SimpleReach, même une réduction marginale du temps de chargement des contenus publiés sur Facebook se traduira par une forte augmentation de la satisfaction des membres du réseau social, et par conséquent de son achalandage.
Facebook a-t-il trop de pouvoir sur les médias?
En lisant les propos des principaux concernés par cette initiative, on comprend (sans surprise) qu’ils sont nerveux à l’idée de céder à Facebook davantage de pouvoir.
Lorsque Facebook a modifié les vidéos de son portail pour faire en sorte que leur lecture se déclenche automatiquement, le blogueur John Hermann n’a pas hésité à critiquer l’intérêt du réseau social pour ce type de contenu. «Le passage de Facebook vers la vidéo signifie que le réseau social préfère accueillir les contenus des médias plutôt que simplement les répandre, qu’elle considère que les liens menant vers des sites externes sont un problème à résoudre.»
D’ailleurs, plusieurs médias ont observé une baisse significative du trafic provenant de Facebook ces derniers mois, qui pourrait être attribuable à l’importance des contenus vidéo pour l’entreprise – un milieu beaucoup plus lucratif pour la vente de publicités.
Il va de soi que Facebook a cessé de se voir comme un simple réseau social depuis fort longtemps. Il reste maintenant à mesurer l’impact qu’aura la nouvelle initiative lorsqu’elle sera déployée, surtout auprès de plus petits médias, qui semblent moins intéressants aux yeux de Facebook.
Une mise à l’essai serait prévue dans les prochains mois.