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The italian job

Publié le 24 mars 2015 par Pomdepin @pom2pin

Depuis quelques jours, L’Ado et moi avons des discussions enflammées à propos d’une valise: il part en voyage scolaire en Italie et on n’est pas du tout d’accord sur le contenu des bagages. Dès demain, il  nous abandonne lâchement pour aller faire son malin à Naples, visiter Pompéi et escalader le Vesuse. Comme si il n’y avait pas eu assez de dégâts dans le coin, voilà qu’on va y lâcher L’Ado et ses congénères, un troupeau d’une trentaine de lycéens britanniques, dont deux seulement parlent la langue (l’un parce qu’il est en fait italien, et L’Ado qui a révisé tout le vocabulaire de la nourriture, on voit ses priorités).

 

The italian job
 

Source Wikipedia 

La chose est organisée par le prof de géographie qui réalise ses projets de vacances dans un soucis pédagogique fumeux. Il parait que les volcans sont au programme. Et google earth, c’est pas assez bien? Dans le même état d’esprit, en juillet, il amène d’autres gamins voir le grand canyon, il n’y pas de raison de se gêner. Étant des parents ignobles et fascistes, on a dit non à la petite virée aux US pour £1200. Déjà, le voyage en Italie est une arnaque, £720 sans les repas! Mais revenons à la valise. L’Ado, qui n’y voit rien à décider qu’il lui fallait des lunettes de soleil. De vue. Trois jours avant le départ. De toute façon, j’ai regardé les prévisions météo locales, il doit pleuvoir. Et toc. Il voulait aussi un appareil photo et une lampe torche (pourquoi une lampe torche, il compte faire quoi exactement en Italie? Ou alors le prof a oublié de leur dire qu’il y avait l’électricité?). Réponse de sa mère, à la pointe de la technologie: ben, t’as un téléphone, ça ira bien comme ça. Apparement, je viens de briser une grande carrière de photographe international. Je m’en remettrai.

Niveau vestimentaire, L’Ado a prévu bermuda et t-shirt. Prévisions météo sous le bras (avec l’ipad, quand je dis que je suis technologique…) j’ai tenté de lui démontrer que ça risquait de faire juste (Demain à Naples, pluie et 13 degrés). Je ne suis qu’une jalouse rabat-joie et d’abord la météo se plante tout le temps. Ce n’est pas faux, pour la météo. Tiens, prend des moufles aussi. Attaquons le gros problème des chaussures. Forcément, L’Ado est cool, il part en converse. Mais pour escalader le volcan? Pas de soucis, il a ses espadrilles de l’été dernier. Ah ben non, en fait, il n’en trouve plus qu’une. C’est marrant, il croyait qu’il avait des bleues, et c’est une verte qui vient de ressortir gaillardement de son étui à guitare. 

-On va plutôt investir dans des tennis. 

-Non, mais, coin, meuh, ça va pas non! Des tennis, c’est plouc. 

-Et faire de l’alpinisme avec une seule espadrille, bleue ou verte c’est classe peut être? 

Après avoir bien fait la tête pour marquer le coup, il a enfin accepté. Debat enflammé autour des chaussures, pour ne pas faire plouc donc (pour les lecteurs anglophones, il n’a pas dit plouc mais « chav », je ne sais pas vraiment comment le traduire. Je vous ai déjà parlé du style des essex girls, et bien elles sont chavs ). L’Ado a donc choisit un modèle noir à bandes argentées. Je ne commenterai pas, par pure bonté d’âme. 

Vient ensuite le problème délicat de la trousse de toilette. Il voulait absolument y mettre de la crème solaire (on sent de suite que c’est un voyage d’études). Uniquement de la crème solaire d’ailleurs. Alors, je répéte :  pluie et 13 degrés. De toute façon, il n’a jamais pris un seul coup de soleil de sa vie. C’est le fils de sa mère, pas uniquement au niveau capillaire (mi-Chewbacca mi-caniche, mais moi, je mets un serre-tête). Dès le mois de mai, même en Angleterre, L’Ado affiche un teint resplendissant de brugnon trop mûr, comme moi. Bref, il a la peau mate, je suis sûre qu’il affrontera très bien la pluie sicilienne sans prendre de coup de soleil. Il a fini par céder. Sinon, niveau gel douche, brosse à dents et tout ce genre de chose?  ah ben, il n’y avait pas pensé, mais c’est un bonne idée. Pour fêter ça, il a même décidé d’aller se raser avant de partir, pour ne  pas avoir à amener son rasoir et faire plus de place pour son déodorant. On progresse.

On termine les préparatifs  avec la partie administrative. Déjà , c’est le prof qui a les billets d’avion, c’est une bonne chose, ça évitera que L’Ado les perde ou les mange, par distraction. Mais il faut quand même qu’il prenne son passeport (et pas sa carte de bus, même si il y a son nom et sa photo dessus. Après, on me dit qu’il est doué et devrait tenter oxbridge. Ben voyons) . Il faut aussi sa carte d’assurance maladie. Vous pouvez être sûrs que si il y a un seul gamin à rapatrier en urgence parce qu’il est tombé par dans le volcan en glissant sur son espadrille, ce sera le mien.  Et comme les repas ne sont pas compris, il a fallu lui remettre des euros et une tonne de recommandations pour ne pas perdre son argent,  enfin le notre. Ce qui a d’ailleurs permis à GeekAdo de rater son bus ce matin puisqu’il est parti  avec un billet de 5 euros et pas de 5 livres, qu’il avait vu traîner à côté de la machine à café. Ça commence bien .

Voila, la valise est prête. L’italie entière va devoir retenir son souffle pendant une semaine. Je ne suis pas du tout stressée. Du tout. L’Ado est surexcité (un peu stressé aussi, mais il ne faut pas le dire) et  j’ai promis de rester  stoïque demain au moment des au revoirs (il y aura ses copains) malgré mes angoisses et la question qui me ronge:  pourquoi une lampe torche? 

 

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