C’est l’histoire d’un mec qui a pris une photo Polaroid par jour pendant 18 années de sa vie.
Une démarche qui allait au-delà du simple passe-temps, qui devait être une sorte d’œuvre artistique, de témoignage sur le temps qui passe, sur ceux qui nous entourent et nous sont chers. Sur tous ces petits trucs qui font qu’une vie vaut la peine d’être vécue.
Une démarche prémonitoire, puisque cet homme, qui s’appelait Jamie Livingston, américain, est mort d’un cancer le jour de son 41e anniversaire, le 25 octobre 1997. Il venait de se marier.
Aujourd’hui, des amis de Livingston ont rassemblé cette masse de photos et les ont mises en ligne.
C’est une plongée dans un passé pas si lointain, de 1979 à 1997, une collection de photos polaroid qui passe en revue la vie d’un homme et de son entourage, les fêtes et les réunions de famille, les sorties entre amis, les parties de pêche et les matches de football, les voyages et les passe-temps, les fous rires et les engagements, les manifestations…
C’est une expérience étrange de contempler ces photos, sur son écran. Le fait de savoir que cet homme est décédé participe bien évidemment à cette étrangeté, à mon sens sans voyeurisme, mais au contraire avec une émotion qui rappelle combien la vie est fragile.
Alors que Polaroid a décidé d’arrêter la fabrication de ses fameuses pellicules et que le papier photo est devenu une rareté, quelles traces pourrons-nous transmettre, dans un monde virtuel où la mémoire numérique se caractérise par sa fragilité et son obsolescence sans cesse renouvelée ?