CANCER de la PROSTATE: La vitamine D réduit l'agressivité des tumeurs – ACS

Publié le 24 mars 2015 par Santelog @santelog

Une supplémentation en vitamine D pourrait ralentir ou même inverser la progression des tumeurs de la prostate moins agressives ou de bas grade et même, dans certains cas, éviter la nécessité d’une chirurgie ou d’une radiothérapie. Ces conclusions, à la fois surprenantes et importantes, obtenues sur une cinquantaine de patients, et présentées à la 249è Réunion annuelle de l’American Chemical Society (ACS), doivent encore être validées par de plus larges études.

Le score de Gleason permet, à partir d’une biopsie de la prostate, permet de déterminer l’agressivité de la tumeur. A 7 et au-dessus, la tumeur sera considérée comme agressive et susceptible de se propager et son traitement passera par la chirurgie ou la radiothérapie. En revanche, les tumeurs ayant un score de 6 ou moins seront diagnostiquées comme moins agressives, et dans certains cas d’ailleurs n’entraineront aucun symptôme ou problèmes au cours de la vie du patient. Dans ces cas de cancer de la prostate de bas grade, de nombreux urologues ne traitent pas mais pratiquent une « surveillance active », avec d’autres biopsies régulières, afin de pouvoir suivre l’évolution de la tumeur.

Cependant, dans ce cas, le patient peut vivre dans l’anxiété et finalement préférer une prostatectomie élective, malgré le risque de complications.

Exploiter le délai qui sépare la première biopsie de la prostatectomie élective: La proposition du Dr Bruce Hollis, professeur à l’Université de Caroline du Sud et auteur principal de l’étude est de  » profiter  » du délai, d’environ 2 mois, qui sépare la biopsie de la prostatectomie, pour regarder si une supplémentation en vitamine D peut avoir un effet sur l’évolution du cancer. Une étude précédente (1), de la même équipe, avait déjà suggéré qu’une supplémentation en vitamine D pendant un an, chez des patients atteints de tumeurs de bas grade avait entrainé chez 55% d’entre eux, une diminution des scores de Gleason voir la disparition même complète de la tumeur.

Dans ce nouvel essai clinique randomisé contrôlé, 37 patients devant subir une prostatectomie élective ont été répartis soit pour recevoir 4.000 U de vitamine D par jour, soit un placebo. Une nouvelle biopsie a été réalisée 60 jours plus tard.

·   L’analyse préliminaire indique que la plupart des hommes ayant reçu de la vitamine D présentent des améliorations, alors que les tumeurs des participants témoins se sont dans l’ensemble dégradées.

·   De plus, la vitamine D entraine des changements significatifs dans les niveaux de nombreux lipides et protéines cellulaires, impliqués en particulier dans l’expression de l’inflammation. C’est le cas en particulier pour GDF15, une protéine à faibles niveaux dans les cancers de la prostate agressifs.

La vitamine D réduit donc cette inflammation associée au cancer de la prostate.

La supplémentation en vitamine D peut réduire l’agressivité de certains cancers de la prostate de bas grade en réduisant l’inflammation, suggère cette étude, et, dans ce cas, éviter le recours à la chirurgie ou à la radiothérapie. Ici, le dosage administré, soit 4.000 U reste bien en deçà des 10.000 à 20.000 U que le corps humain peut fabriquer naturellement à partir de l’exposition quotidienne au soleil. Il ne s’agit donc  » même pas « , concluent les auteurs de niveaux pharmacologiques.

Sources:

American Chemical Society Vitamin D in the prevention and treatment of cancer

(1)   The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism (JCEM) February 19, 2012 DOI: 10.1210/jc.2012-1451 Vitamin D3 Supplementation at 4000 International Units Per Day for One Year Results in a Decrease of Positive Cores at Repeat Biopsy in Subjects with Low-Risk Prostate Cancer under Active Surveillance

 Plus d’étudessur la Vitamine D, le Cancer de la prostate