Vice caché

Publié le 30 mai 2008 par Alexandre Tizel

Annulation d'un mariage à Lille...

Même s'il a pris un peu de plomb dans l'aile ces dernières années, le mariage reste - d'un point de vue personnel et religieux - quelque chose de sacré. D'un point de vue républicain, un engagement des deux époux dans la vie l'un de l'autre et dans celle de notre société. Hors, même si le mariage religieux et républicain sont généralement réalisés dans la même journée, il serait à mon sens dangereux de mélanger les deux. Hors, c'est ce que viens de faire le tribunal de Lille en annulant un mariage pour défaut de qualité de la mariée.

L'histoire avait bien commencé - elle était amoureuse, lui aussi, mais pas assez apparemment. Elle lui avait fait croire qu'elle était vierge. Il l'avait cru et ils avaient décidé de convoler en juste noces. Hélas, lors de la nuit de noce, il a découvert - on ne sait trop comment - qu'elle avait déjà servie. Se sentant bafoué et déshonoré, il a décidé de ramener le produit chez son fabricant - les parents de la mariée - prétextant sans doute un vice caché. Le tribunal de Lille a annulé le mariage pour "défaut de qualité". En effet, la pureté de la mariée était l'une condition du consentement du mari. On croit rêver... Même si, de toute façon, l'aboutissement de ce mariage ne faisait aucun doute (annulation ou divorce), la décision du tribunal de Lille est quelque peu incongrue.

Il y a deux ans, une loi - on ne peut plus légitime - est passée permettant aux mairies de vérifier séparément le consentement des deux époux lorsqu'ils avaient un doute sur le fait que le mariage est arrangé. Faudrait-il à l'avenir, mettre la mariée sur la table le jour du mariage pour qu'un officier d'état civil aille constater la "qualité" de la mariée ? Wikipedia - qui n'est pas une référence comme chacun le sait - qualifie de "primitives" les société où la virginité est un préalable au mariage. Nous vivons donc dans une société primitive (ou en voie de le re-devenir) et le tribunal de Lille aurait peut être pu condamner la jeune fille à être brulée vive, en place publique, pour sorcellerie.

Si le mari était lui aussi de première fraicheur, comment a t'il découvert que sa jeune épouse ne l'était plus ? S'il l'aimait vraiment, n'aurait-il pas pu faire comme si de rien était ? Un secret bien gardé qui aurait évité que ce déshonneur soit affiché sur la place publique. Quel gachit. Pour le marié - mais peu importe, il n'en valait pas la peine - et surtout pour la mariée, qui doit sans doute subir un rejet de sa communauté.