Premier mari de Hannah Arendt, il appartient à un petit groupe de philosophes allemands qui a marqué l’après guerre. Mais il a choisi une voie diamétralement opposée à celle des autres. Le monde bouge trop vite pour perdre son temps avec la philosophie des Grecs et des réflexions sur la nature de l’homme. Il revendique son inculture. (Qui est aussi celle de Husserl, dont il était l’élève favori.) Il considère d’ailleurs Heidegger comme un vieux schnock vivant coupé des réalités du monde. Ce qu’il faut, c’est parler un langage que tout le monde comprend, afin de lui communiquer les menaces qui planent sur lui. Et pour cela, il faut frapper son imagination. Créer l’inquiétude.
(ANDERS, Günther, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?, Allia, 2014. Livre d’entretiens qui se lit en une soirée…)