Pour les électeurs du Front de gauche, le premier sentiment qui dominait dimanche, c'était la colère. Celle notamment de s'être fait volé les résultats somme toute plus qu'honorables par un PS soucieux de minimiser sa déroute. Ainsi nombre de candidats Front de gauche en binôme avec des écologistes ou d'autres partis ont été considérés comme divers gauche et ainsi agglomérés aux candidats socialistes. Il y a tromperie et volonté claire et nette de la part du PS de diminuer l'impact d'une dynamque qui semble enfin se mettre en place à sa gauche. Avec plus de 10 % en moyenne, là ou il présentait des candidats (et non pas 6 % comme l'indiquent les chiffres bidons officiels), auxquels il faut rajouter les 2 % des écologistes, c'est une véritable force qui commence à apparaître.
Pourtant, après la colère, c'est la déception qui est venue. Parce que le message qui restera pour les électeurs ce soir là, c'est bien un score relativement faible de 6 %. Parce que face à la droite et à l'extrême-droite le Front de gauche n'a pas su ou pas pu imposer ses thèmatiques dans le débat, parce que malgré tout, il sera assimilé lui aussi à la défaite de la gauche.
Cependant, demain, c'est l'espoir qui doit gagner. D'abord parce que même dans la difficulté, les partis qui composent le Front de gauche ont eu des élus au premier tour (6 dont certains sur des terres où le FN est très fort, comme le Gard). Ensuite, parce que la déroute promise dès le premier dans les départements tenus par le PCF, n'a pas eu lieu. Il a ce soir, encore des chances de conserver l'Allier et surtout le Val de Marne. Enfin, parce cette idée d'une autre gauche élargie aux verts et concurrençant le PS est en train de naître, comme l'indiquent les résultats de l'alliance PG-EELV à Grenoble.