NOUS étions 300 000. Bien que ma faculté avait voté contre l'arrêt des cours, je me mêlais aux manifestants de la grève étudiante, je sympathisais à la cause, je secondais les raisons qui allaient mettre le gouvernement Charest à genoux.
Hier marquait le coup d'envoi d'un mouvement de contestation populaire qui risque de prendre de l'ampleur dans les prochaines semaines.
Ou pas.
Quand j'ai gradué de l'université une première fois en 1994, TOUS les professeurs nous promettaient la même chose: le chômage. Nous n'avions pas tous de formation en informatique, les ordinateurs étaient encore relativement neufs dans les universités et ce seul facteur allait nous rendre archi vulnérables pour le monde à venir. Notre minuscule poids démographique était aussi quelque chose qui allait rendre nos déconfitures professionnelles relativement discrètes.
Avec beaucoup plus de succès hier, et d'expérience (et de sécurité sur place), les cols blancs ont aussi manifesté sur le parvis de l'hôtel-de-ville. Leur cible à eux c'est Coderre. Pas de conneries là-bas.
Chez les étudiants, deux personnes ont été arrêtées pour voies de faits sur les policiers et 24 autres ont trop résisté et seront soulagés de quelques centaines de piasses.
Les coffres du service de police de Montréal pourraient se remplir plus vite que prévu...
Un vote afin de reconduire la grève aura lieu le 7 avril prochain.
Reconduire,
ou pas.