Ah ça ! Pour un scrutin local qui n'était pas censé passionné les foules (50 % d'abstention tout de même !), on peut dire qu'on aura été abreuvé de sondages ! Tous les jours, plusieurs fois par jour même ! Et cela n'a pas été sans impact sur la campagne elle-même puisqu'à cause d'eux, les principaux leaders politiques n'ont plus eu qu'un seul sujet de campagne : la montée, inéluctable du FN !
Exit le rôle du département ! Oubliées les questions d'éducation, d'aides sociales, voire de culutrue, prérogatives justement des futurs conseils départementaux (enfin, à ce qu'on peut savoir puisque ce n'est pas encore défini) ! Enterrés les débats sur la fiscalité, l'austérité locale ! Non, il n'y a plus eu qu'un seul sujet, à propos duquel nous étions priés désormais de nous définir : le FN. Tout ça alors que la campagne était atone, inaudible, et que des pseudo enquêtes sondagières ont laissé penser que le FN était très haut, de même que l'abstention.
Et patatras ! Ils se sont trompés ! Certes, l'abstention reste forte, le FN aussi, mais ce ne sont pas les chiffres annoncés. On nous prédisait un séisme, c'est tout juste une bourrasque.
Oui, mais, me direz-vous, c'est justement l'interpellation sondagière qui a permis une mobilisation plus forte et de diminuer le score du FN. Ah bon ? Et ne peut-on pas penser que justement si on avait moins parlé de lui, de ses thèses, des peurs sur lesquelles il joue, bref, si on avait fait campagne justement, le FN n'aurait pas baissé de lui-même ?
Mais peu importe cela ! Dimanche soir, non seulement tous les instituts de sondages s'étaient plantés (et pas qu'un peu entre 5 et 8 points pour le score du FN), non seulement ils n'ont même pas été capables de donner les mêmes résultats (ils n'avaient pas tous le même ordre d'arrivée), mais surtout, et c'est bien là le plus grave, personne ne s'est interrogé sur leur impact, personne n'a remis en cause leur existence même qui va jusqu'à pervertir le débat d'idées nécessaire dans une démocratie ! Ils doivent être interdits ! Malheureusement personne ne le dit.