Ce qui me gêne dans les graphiques, c'est qu'il est très facile de se tromper, de faire apparaître ce que l'on aimerait voir. Il suffit de prendre un certain angle de vue pour qu'un signal vendeur devienne acheteur et vice-versa.
Un autre problème de l'analyse technique c'est qu'il existe un biais orienté sur la tendance. Tout vous incite à jouer dans la même cour que les autres, de faire le mouton. Un chandelier haussier est vert, un chandelier baissier rouge. Sous entendu : achetez quand ça monte, vendez quand ça baisse... Ce n'est pas vraiment ce que vous faites quand vous allez au supermarché. Je ne dis pas que ça ne peut pas marcher si le timing est bon. Mais il faut juste ne pas sous-estimer le poids des images sur notre petite tête...
Enfin, et surtout, il y a un dernier gros problème avec les graphiques, que je vais illustrer en images ci-dessous.
Très bien me direz, vous, quel est le problème ? Le graphique montre bien lequel des deux titres est un winner... Exact. Sauf que c'est le même titre. Il s'agit de Dover (NYSE:DOV), une fois en USD (en bleu) et une fois en CHF en Total Return, c'est-à-dire avec les dividendes. A noter que la décision d'abandon du taux plancher de la BNS n'a eu qu'un effet certes notoire, mais très éphémère sur la valeur en CHF de DOV (rebond de la courbe orange sur son support au point C).
En ne vous focalisant que la variation du cours en USD, comme 99.99% de la planète, vous auriez vendu, alors que le titre, dans votre monnaie, continuait à vous faire gagner de l'argent. Le problème c'est que partout où vous allez regarder, les graphiques vous sont donnés la monnaie du titre, pas dans la vôtre. Or, ce qui vous importe, c'est ce que vous gagnez (ou perdez). Et quand vous comparez avec des titres que vous possédez dans votre monnaie, vous comparez des poires et des pommes. Idem pour les dividendes. Ils composent historiquement la moitié des rendements boursiers. Ne pas en tenir compte, c'est comme de réserver un voyage en ne vous souciant que de l'avion et pas de la destination.
Donc, à l'avenir, soyez vigilants au poids des images...