23 mars 2015
Il s'agit de Waste Land, thriller belge mettant en scène le décidement incontournable- et toujours formidable- Jérémie Renier dans un polar réalisé par un belge flamand Pieter Van Hees pour ce polar récompensé du Prix Cineuropa lors du Festival de Cinéma Européen des Arcs en 2014.
Tous les films de cette partie là de la Belgique ne sortent pas en France, loin de là, malgré la bonne santé du cinéma flamand, et l'on peut aisément imaginer que c'est la notoriété en France de celui qui fut notre Cloclo national qui a influé sur cette sortie hexagonale, même si celle ci devrait -hélas- rester assez confidentielle ( Cendrillon et le retour de Will Smith devraient lui faire pas mal d'ombre).
L'ambiguité et l'apparente faicheur qui en même temps cache de profonde félures de Jérémie Renier lui sied à merveille. Il faut dire qu'il excelle totalement dans la peau de cet inspecteur de la brigade criminelle bruxelloise qui s’investi totalement dans son travail et qui va perdre peu à peu pied, et va se retrouver confronté à ses démons intérieurs tandis qu’il doit enquêter sur l’étrange meurtre rituel d’un jeune Congolais....
Pieter Van Hees plonge le spectateur dans une Bruxelles des plus sombres et inquiétantes par le biais de plans de la ville et d'un quartier de Matongé, le quartier africain de Bruxelles, particulièrement phtogénique et envoutant, et les trois premiers quart d'heure du film laissent entrevoir un polar d'ambiance qui dit aussi pas mal de choses interessantes en toile de fond.
Le décor original du film permet au réalisateur Pieter Van Hees de parler du colonialisme (le Congo est une ancienne colonie de la Belgique) mais aussi de critiquer une Europe actuelle ayant peur du multiculturalisme au point de laisser la parole à des partis séparatistes ou d’extrême-droite.