Cette étude de l’Université de la Sarre confirme qu’une sieste, même courte, d’une petite heure peut améliorer considérablement les performances de la mémoire. Alors que des générations d’élèves vont se coucher avec leur livre de maths ou de français sous l’oreiller dans l’espoir de mieux connaître leur leçon le lendemain matin, ces conclusions contribuent à confirmer les effets positifs du sommeil sur l’apprentissage mais aussi le rôle clé d’une zone du cerveau, l’hippocampe, qui consolide les souvenirs avant de les transférer dans la mémoire à long terme. Le point avec la revue Neurobiology of Learning and Memory.
Les chercheurs se sont concentrés sur le rôle de l’hippocampe et une mesure de l’activité cérébrale durant le sommeil, des signaux électromagnétiques appelés » fuseaux de sommeil » ou » ou spindles » impliqués dans la consolidation de la mémoire. Les chercheurs rappellent que certains types de souvenirs sont consolidés au cours de ce type d’activité cérébrale. Ils expliquent qu’à cette étape, les nouvelles données acquises sont classées, dans la mémoire épisodique, ce qui va permettre ensuite leur rappel. Plus ces » spindles » sont élevés à l’EEG, plus forte est cette activité de consolidation de la mémoire.
Les chercheurs voulaient ne prendre en compte que l’apprentissage donc les nouvelles connaissances acquises, et donc afin d’exclure la possibilité de rappel de données familières –déjà enregistrées dans la mémoire- ils ont invité leurs participants à mémoriser une liste de 90 mots mais surtout de 120 paires de mots dépourvues de logique, devant » passer » par cette fonction de mémoire épisodique, assurée par l’hippocampe.
· Lorsque leurs participants font suivre l’apprentissage de ces paires de mots d’une courte sieste, de 45 à 60 minutes, ils montrent ensuite un rappel des informations mémorisées multiplié par 5 par rapport à d’autres participants qui n’ont pas dormi.
· Strictement parlant, expliquent les auteurs, la performance de la mémoire ne s’améliore pas dans le groupe » sieste » en termes de niveaux mesurés immédiatement après la phase d’apprentissage, mais restent constants. En conclusion, le sommeil permet de maintenir une performance de mémoire stable.
Une courte sieste au bureau ou à l’école est suffisante pour améliorer la capacité d’apprentissage de manière significative. » Partout où nous sommes en situation d’apprentissage, nous devrions réfléchir aux effets positifs du sommeil « . Une période concentrée d’apprentissage suivie d’un court sommeil suffit à permettre cette amélioration.
Source:Neurobiology of Learning and Memory 12 March, 2015DOI: 10.1016/j.nlm.2015.02.012Adaptive Minds: Neural and Environmental Constraints on Learning and Memory (Visuel© Daniel Ernst – Fotolia.com)