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Pauillac : Duhart-Milon 2002 et Saint Emilion : Pavie Macquin 2002

Par Daniel Sériot

Lors d'une visite chez mon fils en Corrèze, j'ai souhaité lui faire goûter Duhart-Milon 2002 en accompagnement d'un sauté d'agneau, un bon accord mets/vin classique. Cette bouteille mise en carafe une heure et demie avant la dégustation montre une évolution nette du vin avec des saveurs caractéristiques de l'appellation, que la bouteille précédente n'offrait que discrètement. Le fruit est de ce fait un peu moins intense, et le vin commence à entrer dans dans une phase de maturité qui apporte une complexité bienvenue. Nous verrons lors d' une autre dégustation s'il s'agit d'une bouteille qui a évoluée plus rapidement ou si c'est désormais une tendance qui se généralise.

Un onglet légèrement maturé du boucher Lavève grillé sur des sarments de vigne a inauguré notre premier barbecue de l'année. Ce fut l'occasion d'ouvrir une bouteille de Pavie Macquin 2002, qui a été mis en carafe deux petites heures avant la première dégustation, le vin est prêt à boire, l'élevage est fondu, il présente des tannins légèrement poudreux en finale, mais lisses le lendemain (le vin a également gagné en étoffe). On peut commencer à le boire, avec beaucoup plaisir, après aération, ou l'attendre encore deux ou trois ans. Ce vin fait partie des quelques belles réussites de la rive droite, dans un millésime pluvieux et frais, sauvé par un mois de septembre sec, frais la nuit, et chaud le jour. Le millerandage et la coulure sur les Merlots lors de la floraison, qui s'est déroulée sous un temps maussade et pluvieux, a sérieusement réduit les rendements et à permis d'amener à une bonne, voire très bonne maturité les baies restantes pour les vignerons qui ont su et ont eu le courage d'attendre suffisamment pour vendanger.

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Pauillac Duhart-Milon 2002

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La robe est profonde avec un liseré de couleur sanguine à grenat. Le bouquet est intense et complexe, avec des arômes de tabac brun, de cassis, de cèdre, d'encens, et des notes florales et de légères épices, l'élevage est quasiment fondu. L'attaque est délicatement charnue, les tannins fins et mûrs se trament dans un centre d'une bonne densité, rehaussé de cassis et de légères épices. La finale est allongée, fraîche, d'une bonne tenue, complexe et persistante avec la rémanence des saveurs tertiaires qui dominent un peu les fruits. Noté 16, même note plaisir

Saint Emilion : Pavie Macquin 2002

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La robe est assez profonde de couleur sanguine, sans signe d'évolution. Le nez intense et séduisant évoque les cerises mûres et fraîches, la rose, la pivoine, de très légères épices, avec des notes de thé fumé et de truffes noires, l'élevage est fondu. L'attaque est très veloutée, presque soyeuse, les tannins mûrs et fins se trament dans un corps ample et sphérique, (sans la puissance des meilleurs millésimes), doté d'une chair bien formée, et de fruits gourmands. La finale est allongée, bien tenue par des tannins légèrement poudreux ( mais lisses le lendemain) dynamique, très persistante, complexe (saveurs décelées à l'olfaction), ponctuée d'une sensation saline. Noté 16/16,5, note plaisir 17


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Posté par Daniel S à 00:01 - Bordeaux - Commentaires [0] - Permalien [#]

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