Je ne suis pas homme à défendre Pierre-Karl Péladeau. Je ne lui trouve en général que de vilains défauts. Mais la tempête dans un verre d'eau de la semaine dernière était d'une connerie qui reflète bien le dicton qui veut que le cerveau d'une masse égale en général le cerveau d'un babouin.
PKP en sait quelque chose sur le sujet. Il est à la tête de l'empire Québécor, empire qui comprend le jaunal de Mourial (à chaque jour son scandale) et la grotesque station de tivision TVA.
Pierre-Karl Péladeau a dit "Avec la démographie, avec l'immigration, c'est certain qu'on perd on comté chaque année"
Je répète lentement:
Avec la démographie, avec l'immigration, c'est certain qu'on perd on comté chaque année...
Et là, toute (TOUTE) les têtes de linottes et autres fraudeurs intellectuels on été unanimes, PKP a dérapé, il y a malaise, qu'il faudra traîner jusqu'en 2018, on a même parlé du spectre de "l'intolérance" des membres du PQ.
Legault, Couillard, le pitoyable Maxime Bernier ont tous sorti leur voix pour décrier les propos. Même Alexandre Cloutier et Pierre Céré, tel des hommes qui auraient entendu quelqu'un parler de la couleur nègre et dont le cerveau se serait mis en mode panique avec les mots raciste, raciste, raciste leur collant au frontex cérébral, ont tenu à prendre leurs distances des propos de l'homme de Québécor.
Ça m'a fait penser à Jacques Parizeau au lendemain du référendum perdu par un cheveu 1995. Tout le monde (LIRE la masse, TVA en tête) était monté aux barricades afin de décrier les propos de Parizeau qui disait que la perte du référendum était liée au vote ethnique et à l'argent.
Parizeau en 1995, autant que Péladeau 20 ans plus tard, ne tenaient pas des "propos", ils parlaient de faits empiriques.
De
Faits
Empiriques.
Donc vérifiables.
Pour ce qui est de Parizeau, le temps lui a donné 100% raison. Il a été prouvé que le gouvernement fédéral avait à l'époque, voyant la panique les gagner alors que la victoire du non n'allait pas être l'écrasante domination promise par Chrétien, avait accéléré les demandes d'immigration au pays, dans le but clair d'augmenter du même coup les votes de ceux qui prenaient pays...pour leur nouveau pays justement...
L'argent et le vote ethnique.
C'est sorti à la Commission Gomery et bien après. Mais demandez à monsieur,madame qui syntonisent La Voix le dimanche en attendant le scandale de son édition du journal de Montréal du lundi matin, et je vous promets qu'on se rappellera un vieux soûlon aigri qui disait n'importe quoi avec une pointe de racisme digne des pires mononcles à Noël.
Pour ce qui est de PKP, le dicton "Quand tout le monde est d'accord sur la même chose, c'est que personne ne réfléchit" a pris tout son sens.
Le PQ a effectivement perdu des comtés avec les années. En 1976, mes parents avaient respectivement 28 et 29 ans. Ils voulaient de ce jeune parti porté par l'espoir de l'autonomie. Ils ont grandi et vieilli avec le PQ. Cette génération forme encore aujourd'hui la majorité de la population québécoise.
Avec la démographie, avec l'immigration, c'est certain qu'on perd on comté chaque année...
En 1998, le PQ faisait élire 76 députés et formait un gouvernement majoritaire.
Le mieux qu'il a fait depuis, c'est en 2012 avec 54.
En 2014 c'était 30...
Ce n'est pas un comté par année, c'est un désaveu depuis des années. Là je ne remonte qu'aux statistiques post référendaires, mais il semble clair que la génération majoritaire ne vieillit plus au rythme des envies du PQ de 1976.
Mais il n'y a pas que les baby-boomers.
Les votes chez les jeunes francophones sont aussi en chute libre. Il est là le vrai hic du PQ. Ces jeunes, dont moi jadis, naguère, ont grandi en considérant la diversité comme une richesse et non une exception. Québécois depuis toujours, le resteront, mais aussi et surtout ouvert sur la grande planète.
C'est peut-être aussi la démographie dont parlait PKP. Ce sont des gens comme moi qu'il faut encore convaincre, Si il avait été au fond de sa pensée, peut-être en aurait-t-il aussi parlé.
Démographie.
Mais personne ne s'intéressait à entendre le fond de la pensée de PKP. On préférait décrier l'arbre que l'on voyait devant, sans considérer la forêt derrière.
Dans la plupart des comtés gagnés en 1998 par Jean Charest, il s'agissait de bastions Libéraux comportant une forte proportion d'immigrants. Dans les trois comtés perdus aux Caquistes aux dernières élections, le taux d'immigration se trouve à 21% dans les comtés. C'est beaucoup.
Immigration.
Où est le malaise?
Qu'a dit de désobligeant le magnat de la presse?
Il y a quelques 25 ans, entre amis, un pote disait qu'il y avait moins de grands cerveaux chez la population noire. Il disait cela sans que ce soit le moteur de la conversation, c'était "une cheville" à quelque chose d'autre donc nous discutions. Cette parenthèse avait soulevé un tollé dans le groupe où nous discutions et a dévié tout le reste de la conversation. Il a dû ensuite se débattre de son "racisme latent", qui était nul, il ne faisait que souligner un fait tout ce qu'il y a de plus vérifiable.
Nous étions ados en plus.
PKP s'est piteusement "excusé" de ses propos le lendemain.
What the fuck?
Excusé de quoi?
Que les gens aient attaqué le messager?
Que le Québec qui a décrié les faits énoncés de PKP ne se soit pas servie de son intelligence?
Le Québec est politiquement encore ado.
Vindicateur Couillard et ses peurs et obsessions financières en tête.
Ce qui devrait être décrié ce sont ces fraudes intellectuelles qui gardent les Libéraux au sommet.
Les foules veulent des titres pas de la profondeur.