L’attentat perpétré mercredi dernier au musée du Bardo à Tunis a ébranlé les esprits de toutes les communautés autour du bassin méditerranéen et au-delà. Les médias se sont emparés du sujet et chacun y est allé de son analyse qui mettant en exergue l’atteinte à la démocratie naissante de la Tunisie, d’autres l’atteinte à la culture symbolisée par le lieu attaqué mais l’ensemble s’accordent sur l’atteinte à l’économie en touchant au tourisme qui représente l’unique levier économique et social à même de remettre la Tunisie sur les rails et lui faire retrouver une croissance et des emplois gages d’une stabilité pérenne.
Oui, pour un certains nombre de pays, le tourisme reste une industrie payante à moyen terme et la Tunisie l’a compris depuis longtemps en mettant en place des infrastructures et des partenariats intéressants avec les bassins émetteurs. Les professionnels tunisiens ont même réussi à s’y implanter pour mieux contrôler les flux vers leur destination en créant des TO de moyenne taille et quelques marques qui ont pu émerger au siècle dernier.
La révolution du Jasmin a certes beaucoup altéré le produit Tunisien et surtout l’image de la destination qui était connue pour sa stabilité pour ne pas dire sa tranquillité et surtout l’hospitalité et l’accueil de sa population. Sur ce point, il est important de rappeler, que la Tunisie continue de bénéficier d’un capital sympathie extraordinaire et toutes les épreuves qu’elle a eut à traverser depuis 2011, n’ont fait que fructifier ce capital.
Ce capital, elle ne le doit pas seulement à la gentillesse de son peuple, mais aussi à son courage, son engagement et sa determination à braver toute sorte d’asservissement que d’aucuns auraient voulu lui imposer. Ce peuple qui a su se mobiliser et prendre son destin en main et à mon sens le meilleur rempart contre le terrorisme.
Aussi, l’attentat du Bardo a pris tout le monde de court, commençant par ce peuple qui, tout à sa démocratie naissante n’a pas vu venir le danger. Pour lui, la transition était faite et le pire était passé. C’était oublier que la Tunisie est prise en tenaille entre deux pays en proie à un activisme virulent à des degrés différents.
Néanmoins, je reste convaincu que la Tunisie saura se relever et qu’elle pourra compter sur la mobilisation de tous ses professionnels et sur le soutien de ses clients traditionnels.
Le tourisme reste le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme. Ce dernier cherche a faire peur et à dissuader les touristes de se rendre vers ces destinations qui ont choisi de faire rempart à l’intégrisme sous toutes ses formes. S’y rendre c’est dire non au terrorisme.
Au Maroc, notre seuil d’alerte est au plus haut depuis l’été dernier car nous ne sommes pas à l’abri d’actions qui pourraient mettre à mal notre destination. Le Ministère de l’Intérieur, conscient des enjeux , a opté pour une communication transparente sur ce sujet, car c’est la seule attitude à avoir pour rassurer et force est de constater qu’elle est payante.
Notre message aujourd’hui, c’est d’abord d’être solidaire avec nos frères tunisiens et de dire aux touristes de tous bords que leur présence et un acte pour faire front commun contre le terrorisme et que vive la démocratie.