Avoir un, deux ou trois conseillers ?

Publié le 15 mars 2015 par Fabien Major @fabienmajor

Doit-on séparer ses actifs entre plusieurs conseillers et institutions financières? C’est le dilemme de plusieurs lecteurs, dont celui de Norman.

« Nous sommes avec la même institution depuis 15 ans, notre conseiller financier fait son travail judicieusement. J’hériterais bientôt d’une bonne somme, mais l’argent de mes parents est dans une institution différente de la nôtre. Récemment, j’ai rencontré le conseiller de mes parents. Il voudrait que je laisse les actifs chez eux. Est-ce que je devrais prendre mon héritage et le transférer avec mon conseiller actuel OU le laisser être administré par celui de mes parents ? Il paraît que travailler avec deux firmes est souhaitable et permet de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ? »

La diversification n’est pas un concept lié aux individus ou aux institutions, mais aux classes d’actifs des placements. Les fameux paniers sont finalement les actions canadiennes, internationales, les obligations, la liquidité, l’immobilier, etc. Si on souhaite diversifier par institutions c’est souvent parce que la banque a tendance à n’offrir que ses produits. À moins de vérifier rigoureusement le comportement de chaque placement face aux indices et moyennes (ce que je vous conseille de faire), rien ne vous assure qu’ils sont les plus payants, moins risqués et plus efficaces après impôts. Parfois, les meilleurs produits d’une bannière sont les obligations de sociétés et dans l’autre, on excelle dans la gestion des actions américaines. Il faut comparer ce qui compte.

Si vous vous sentez en confiance avec celui qui vous épaule depuis 15 ans et constatez qu’il travaille uniquement dans votre intérêt, vous pouvez tout rapatrier avec lui. À l’inverse, s’il insiste pour ne retenir que les fonds et CPG de son employeur, Je ne lui en confierais pas davantage. Et si les deux travaillent d’abord dans l’intérêt de leur institution ? Alors je vous invite à chercher quelqu’un d’autre. Quelqu’un de neutre. Surtout si vos actifs se comptent en centaines de milliers de dollars.

D’ordinaire, un investisseur va opter pour le conseiller autonome pour la qualité du contact, la proximité, la disponibilité et le sentiment de ne pas être un client parmi une multitude d’autres. Ces derniers n’ont aucun placement maison à vendre et peuvent proposer les produits de toutes les grandes institutions. Enfin, si on parle de notion de sécurité des placements des plus petits cabinets par rapport aux grosses institutions, je laisserais le mot de la fin à monsieur Sylvain Théberge de l’AMF. Dans un échange de courriel, il m’a spécifié que le risque zéro n’existe pas plus au sein des grandes institutions. « Le public est aussi bien protégé du côté des petits cabinets »

À surveiller

  • Exigez des rabais de frais en fonction de la taille de l’actif
  • Un conseiller autonome peut vous seconder pour diversifier par institution
  • C’est le rendement NET de frais et d’impôt qui doit servir de comparaison