Le baby-sitter est le dixième roman de l'écrivain et prof d'anglais Jean-Philippe Blondel paru en 2010 aux éditions Buchet / Chastel.
Jeune étudiant en première année d'anglais, Alex est obligé, devant son frigo désespérément vide, de chercher un petit boulot. Il en vient un peu par hasard à faire du baby-sitting, commençant tout d'abord par garder les enfants de Mélanie, la boulangère. Mais progressivement, le jeune homme croule sous les demandes. Car avec sa faculté à écouter les autres et son empathie naturelle, Alex bouleverse peu à peu, et sans même s'en rendre compte, la vie de ceux qu'il croise.
Acheté il y a presque quatre ans jours pour jours au Festival Encres Vives à Provins, Le baby-sitter dormait encore paisiblement dans ma PAL avant que je ne décide de l'en sortir sur un coup de tête (vous avez vu, je tiens toujours mes résolutions de nouvelle année !). Et j'ai rudement bien fait... Comme chaque fois que j'ouvre un roman de Jean-Philippe Blondel, j'ai passé un excellent moment en compagnie de ses personnages. Comme une bouffée d'air frais, un élan d'humanité et de générosité qui font du bien. Le personnage d'Alex est à la fois touchant et porteur d´un optimisme sans pareil. Il apporte un peu de légèreté aux familles avec qui il travaille, sans même s'apercevoir du bien qu'il fait autour de lui grâce à sa fraicheur et son authenticité. Mais attention, pas de mièvrerie gratuite ni de monde des Bisounours dans ce roman (vous savez à quel point j'y suis allergique !) mais du partage et de l'espoir, de l'entraide et de la solidarité. Jean-Philippe Blondel nous offre ici un portrait d'un jeune d'aujourd'hui auquel il est aisé de s'identifier - dans ses galères financières ou amoureuses - et fait éclore une solidarité intergénérationnelle belle à voir. Tout n'est pas rose ni simple, pour Alex et les autres personnages qui gravitent autour de lui, mais l'espoir demeure. Et c'est cette ode à la vie qui fait finalement tant bien Alors, encore une fois, merci Jean-Philippe Blondel pour cette parenthèse de lecture que l'on referme plus léger !
"Dans ses yeux, il y a de la douceur - et un point très précis où le désespoir semble engloutir toute la lumière." (p.43)
"Alors, c'est toi qui ne dois être présent au monde que par intermittence." (p.49)
"Trois autres soirs, il y Marion - plutôt une cascade impetueuse qu'un long fleuve tranquille, elle veut tout et son contraire, elle jure son attachement et elle le renie trois minutes plus tard, elle est un peu perdue, et lui aussi - ils s'apprivoisent sans douceur." (p.70)
"Parce que c'est encore plus rare, le lendemain, de marcher avec la certitude qu'il y a sur terre des gens qui vous font du bien et qui ne s'en rendent pas compte." (p.91)