Spéculations monétaires
En face de l’office de tourisme, je tombe sur une machine munie d’une manivelle. Un mode d’emploi explique qu’avec une pièce d’un euro et une autre de cinq centimes, je pouvais fabriquer une nouvelle pièce. C’est du moins ce qu’il me semble avoir compris.
Le récit de Louis Marin dans le séminaire qu’il avait organisé avec Jean-Claude Schmitt, où il avait expliqué qu’à la Libération, chez les lycéens grenoblois, les pièces déposées sur les rails et écrasées par le passage du tramway avaient plus de valeur que les neuves, a contribué à me faire adhérer à ce projet de transformation de monnaie.
J’ai donc effectué l’opération, mis un euro, emprunté cinq centimes, et récupéré un jeton ovale avec une empreinte à la gloire de « la ville des merveilles ». J’ai eu alors le sentiment que la médaille m’avait coûté un euro et que mes efforts sur la manivelle n’avaient servi qu’à libérer le jeton.
Bernard Traimond