Des musées belges à la #MuseumWeek

Publié le 22 mars 2015 par Aude Mathey @Culturecomblog

Premier évènement culturel mondial sur Twitter, la MuseumWeek, dont nous vous parlions ici, aura lieu du lundi 23 mars au dimanche 29 mars. Durant une semaine, les institutions culturelles sont invitées à partager des contenus sur Twitter en utilisant le hastag #MuseumWeek. Chaque jour, une nouvelle thématique est proposée : les coulisses, l’architecture, les coups de coeur, etc.

C’est parti pour la deuxième édition de la #MuseumWeek !

Pour cette deuxième édition, l’initiative lancée depuis la France a pris une dimension encore plus internationale. Des institutions de nombreux pays – à ce jour 44 – ont rejoint le mouvement, avec notamment, pour la première fois, des institutions belges. En 2014, de nombreux musées de France, du Royaume-Uni, de l’Espagne et de l’Italie avaient déjà participé mais aucun musée belge n’avait alors répondu présent1 .

Carte mondiale des pays participants à la MuseumWeek 2014 © Antoine Courtin

Twitter et les musées belges

En Belgique francophone2, à l’heure où la Ministre de la Culture appelle les musées à prendre le virage vers le numérique, force est de constater que peu de musées francophones ou bilingues sont très actifs sur Twitter. La Belgique a du retard en la matière : rares sont les institutions disposant d’un vrai community manager, ce poste étant souvent fusionné avec celui de chargé de communication et le terme « chargé de projet numérique » est quasi absent du vocabulaire culturel belge. Dans un contexte morose de restrictions budgétaires, peu de musées sont prêts à investir du temps ou de l’argent dans le développement de leur présence sur les réseaux sociaux.

Liste des principaux musées et centres d’art belges (hors musées et centres flammands) présents sur Twitter

Mais qui sont les musées de Belgique présents sur Twitter, et qu’y font-ils ? Prenons quelques exemples. Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, véritable institution sur Facebook avec ces 6300 fans, ne s’est inscrit sur Twitter qu’en 2014. Le Wiels, centre d’art contemporain situé à Bruxelles, alterne ainsi les vues de montage d’expo avec les posts qui suivent la vie au jour le jour du centre d’art (qui est aussi une résidence d’artiste). Depuis 2011, le centre tente de transposer cette stratégie sur Twitter pour attirer les fans. La capitale culturelle, Mons 2015, possède un compte Twitter très suivi et retwitte souvent les posts des institutions culturelles montoises, parmi lesquelles Pôle muséal de Mons, qui alterne vues de la vie des musées et post promotionnels.

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, après avoir longtemps été à la traine en matière de communication digitale, font désormais figure de bon exemple.

Les Musées Royaux des Beaux-Arts Belgique © Michel Wal

Les Musées royaux des Beaux-Arts développent à présent une politique efficace sur Twitter.  « (Nous) tweetons sur les expos(…), à propos d’autres actualités, ou des référencements dans la presse », explique Gladys Vercammen-Grandjean, membre du service communication. Mais le musée ne se contente pas de faire de la promo  sur les réseaux sociaux: «  Nous dialoguons avec nos visiteurs, n’hésitons pas à RT et à FAV les tweets qui parlent de nous, c’est une opération indéniablement win-win ». En accord avec les bonnes pratiques, le musée dit chercher à rassembler une communauté d’utilisateurs : « Nous incitons les gens à utiliser nos hashtags afin que nous puissions facilement les repérer et répondre/retweeter : #expochagall pour notre rétrospective Chagall, #expomeunier pour notre précédente rétrospective sur Constantin Meunier etc. Si quelqu’un nous mentionne sans utiliser les hashtags préconçus, nous leur répondons toujours en utilisant le hashtag officiel. Ces # spécifiques accentuent l’idée de communauté ». Aujourd’hui, le musée dispose même d’un compte Instagram.

Malgré cette percée des musées dans la twittosphère belge, certaines institutions muséales reconnues n’ont toujours pas de compte Twitter,  tandis que d’autres laissent leur compte inactif ou gèrent ceux-ci avec une absence totale de stratégie.

© keiya

Certains musées sont ainsi présents sur Twitter mais se contentent de retwitter automatiquement leurs posts Facebook… qui ne tiennent bien souvent pas en 140 caractères. Echec assuré auprès du public !

Quels musées belges à la MuseumWeek ?

Pour l’édition 2015, 6 musées belges (hors musées néerlandophones) se sont inscrits et vont se dévoiler sur Twitter.

Musées :

Autres institutions participant à la MuseumWeek :

Les Musées royaux et le Centre de la Gravure, déjà actifs sur Twitter, n’ont pas créé la surprise en s’inscrivant. Pour les Musées royaux des Beaux-Arts, l’inscription à la MuseumWeek s’est imposée comme une évidence : « La #MuseumWeek, en traitant d’un grand nombre de sujets différents, sera un excellent tremplin pour montrer à quel point ça bouge dans nos Musées et qu’il se passe plein de choses dans nos coulisses ! ». La MuseumWeek est aussi un moyen pour le musée de se rapprocher de ses utilisateurs : « (…) Cela nous permet d’interagir directement avec notre public  ainsi qu’avec d’autres musées(…). Nous amplifions de même notre présence et popularité sur les réseaux sociaux. ».
Parmi les inscrits, Le Musée du Cinquantenaire et le Musée des Sciences naturelles sont des musées pleins de ressources… on espère en découvrir davantage pendant la MuseumWeek ! Le Botanique et Maison Particulière, qui n’ont pas de collection permanente, sont bien connectés avec leur public et font généralement preuve d’originalité et d’efficacité dans leur communication. A suivre, donc !

En Flandre :

  • Chateau de Gasbeek @kasteelgaasbeek
  • Museum ann de Stroom d’Anvers @MASAntwerpen
  • Musée des beaux-arts d’Anvers @KMSKA

Du côté flammand, Le chateau de Gasbeek, le Museum ann de Stroom d’Anvers  et le Musée des Beaux-Arts d’Anvers prendront part à la MuseumWeek.

Le numérique comme moyen de médiation

En Belgique francophone, le « numérique » semble être – enfin- à la mode. Avec son slogan « Where technology meets culture », la ville de Mons est capitale culturelle européenne 2015. Dans sa programmation, une belle place est laissée aux projets numériques. Par ailleurs, l’asbl Arts&publics et Point Culture ont ainsi organisé un série de tables rondes sur le numérique dans les musées. En plus de cette belle effervescence sur le thème aussi vaste que vague du « numérique », la communauté « museogeek » belge se structure aujourd’hui autour du lancement d’un premier Museomix en Belgique.

Le numérique pour valoriser l’interaction avec les collections © Rijksmuseum

Dans ce contexte où l’importance de l’expérience digitale dans et hors du musée est mise en avant, la présence des institutions muséales sur les réseaux sociaux semble désormais incontournable. Mais trop souvent, les musées belges croient que les réseaux sociaux servent uniquement à la promotion. Les réseaux sociaux sont pourtant le premier moyen de médiation numérique : une simple page Twitter et Facebook permet de présenter les facettes cachées du musée, de raconter des histoires, de faire connaître ses collections, d’interagir avec la communauté des visiteurs. La MuseumWeek pourra conduire bon nombre d’institutions à prendre conscience de ce potentiel et à se familiariser avec les bonnes pratiques. Espérons que cette MuseumWeek permettra aux musées belges de s’engager davantage dans l’interaction avec leur communauté et le rapprochement avec leurs publics !


1 http://culture-communication.fr/candc/wp-content/uploads/2014/04/carte_globale.jpg

2 Les analyses de cet article se concentrent principalement sur la partie francophone du pays. En Belgique, la culture étant une matière régionale, les modes de gestion et les habitudes des institutions culturelles francophones et flamandes diffèrent.