Il y a eu la sélection naturelle par la capacité de survie, puis le passage à la sédentarité et la richesse, explique cette collaboration d’une centaine de chercheurs. Leur analyse génétique identifie ainsi une baisse spectaculaire de la diversité génétique des hommes, datant d’il y a 4 à 8.000 années, et l’explique par l’accumulation de richesse matérielle. Les conclusions, publiées dans la revue Genome Research, contribuent à la connaissance de notre évolution génétique et à mieux expliquer certaines susceptibilités génétiques aux maladies.
· Un premier » goulet d’étranglement » ou réduction de la diversité génétique, était déjà reconnu par les scientifiques: daté d’il y a environ 50.000 ans alors que des groupes de population quittaient l’Afrique pour migrer à travers le reste du monde.
· Cette étude en suggère un second, spécifiquement » mâle « , daté celui-ci d’il y a 4 à 8.000 ans, donc du milieu à la fin de la période néolithique, lorsque l’Homme est devenu sédentaire, agriculteur et éleveur, explique l’auteur principal, Toomas Kivisild du département d’anthropologie biologique de l’Université de Cambridge.
L’infographie (cliquer sur visuel du haut) résume la méthodologie et les principales conclusions.
Or un niveau élevé de diversité génétique est bénéfique pour plusieurs raisons : Tout d’abord, lorsque les gènes d’une population varient considérablement, le groupe a plus de chance de survivre et de surmonter la maladie. Cette variabilité va également réduire le risque de pérenniser des traits génétiques défavorables, ce qui peut affaiblir l’espèce au fil du temps.
Si cette découverte semble sans implication immédiate, connaître notre histoire génétique mondiale permet de mieux comprendre pourquoi certaines populations présentent une plus forte susceptibilité de certaines maladies génétiques. Notre histoire génétique participe au diagnostic de la même manière que nos antécédents familiaux proches ou notre mode de vie.
La prochaine étape est donc de poursuivre la recherche sur un plus grand nombre d’échantillons d’ADN, d’accroître la diversité des échantillons, et de poursuivre cette collaboration entre médecins, anthropologues et sociologues d’acquérir une perspective plus large de notre évolution génétique.
Source: Genome Research March 13, 2015, doi:10.1101/gr.186684.114 A recent bottleneck of Y chromosome diversity coincides with a global change in culture (Visuel@Sabine Deviche)