Je pense cela a peu près tous les matins lorsque, me faisant volontairement traiter plus bassement que du bétail, je me dis que ma vie n’a pas vraiment de sens. Ou plutôt qu’elle en a 2. Un le matin : de ma chambre a la gare “1″, de la gare “1″ a la gare “2″, puis “3″, et de la gare “3″ a la boite. Et un le soir : de la gare “3″, de la gare “3″ a la gare “2″, puis “1″, et de la gare “1″ a ma chambre. Rien entre les 2.
Heureusement ce matin, emporte par le flux RSS news je tombe sur un article du site Libération.fr me rappelant que mes compatriotes de la métropole souffrent tout autant, et savoir cela c’est bon…. ^^
Voici donc pour la première fois sur ce blog une revue de presse commentée mono-article :“RER A, bienvenue en enfer”
Le RER A, la plus importante ligne de transport en commun d’Europe, est devenu un véritable enfer pour ses usagers. Un million de personnes l’empruntent quotidiennement. Et expriment leur lassitude. Ils en ont marre de voyager debout, de se retrouver coincés sous terre au moindre incident, d’arriver au travail en retard, en sueur, de mauvaise humeur.
Les Japonais n’expriment pas leur lassitude, ils l’encaissent depuis des décennies.
«C’est une véritable catastrophe. Je monte à Sartrouville à 8h30, les rames sont déjà pleines, on est serrés comme des sardines. J’ai 25 minutes de trajet. Enfin quand il n’y a pas de problème, ce qui est rare. L’été, il fait une chaleur à crever» témoigne Nora, 29 ans.
Ouf, ici au moins il y’a une espèce de clim, même si elle n’atteint que ceux dont la tête dépasse du lot. D’ailleurs comme elle n’atteint au mieux que les têtes, les aisselles et le dos eux doivent continuer a reguler leur température par les voies naturelles, au grand dam des chemises blanches.
[...]. Les malaises, c’est la hantise des voyageurs. Les agents RATP n’étant pas habilités à sortir les malades des rames, il faut attendre l’arrivée des secours. «Le pire, ce sont les suicides. Il faudrait qu’on m’explique pourquoi les gens se suicident tout le temps aux heures de pointe» s’énerve Jean-Hervé, un commercial pressé.
Moi aussi j’aimerai bien savoir quelle est la cause de cette loi universelle.
Face à la colère grandissante des usagers, la RATP a mis en place un plan d’urgence.[...]Efforts en matière de communication visant à sensibiliser et à impliquer l’ensemble des agents de la ligne, amélioration des systèmes d’aération dans les rames, présence d’un secouriste aux heures de pointe dans certaines stations, mise en place d’un train de réserve à Nation, installation de repères visuels sur les quais : autant de mesures palliatives qui ne résoudront pas le fond du problème.
Certes, mais au moins ça montre que l’on ne laisse pas totalement a l’abandon les passagers. Ce n’est pas en faisant rien que l’on va leur redonner le moral.
«Vous vous rendez compte qu’ils embauchent des gens pour gérer les entrées et les sorties dans les rames, c’est bien la preuve qu’ils sont dépassés» constate Marie-Ange, commerçante de 55 ans. Depuis cinq mois en effet, la RATP emploie des «agents de régulation», comme Ilies, 25 ans, qui résume son travail en ces termes: «Le but, c’est d’empêcher les gens de rentrer quand il n’y a plus de place. Autant dire qu’on est pas toujours bien vus. [...]».
Ces agents existent depuis belle lurette a Toyko, et s’ils n’étaient pas la ce serait sans doute pire. En plus ça réduit le taux de chômage.
L’Association des usagers de transports (AUT) a donc lancé une pétition début mai. La principale revendication de l’association, c’est d’obtenir l’utilisation systématique de trains à deux niveaux pendant les heures de pointe.[...] la RATP et la SNCF, qui cogèrent la ligne, ne possèdent que 43 trains à deux niveaux, pour 156 trains à niveau unique. «Il faut en racheter, c’est la seule solution.[...]» . Ce qui représenterait un investissement de 450 millions d’euros. Reste à savoir qui paiera. La discussion a déjà provoqué des querelles entre la RATP, le STIF, le Conseil général d’Ile-de-France et même Nicolas Sarkozy qui s’en est mêlé la semaine dernière. «Si l’Etat doit reprendre la main, l’Etat la reprendra», a assuré le président de la République lors d’un discours sur l’environnement prononcé à Orléans.
[...]
Le problème vient du nombre insuffisant de voies : «Il n’y a que deux voies sur cette ligne. Ce qui veut dire que les trains sont tous à la queue leue leue. Pour des questions de sécurité, on ne peut pas en faire circuler plus» explique un agent de gare à Marne-la-Vallée. «Le système n’est plus adapté à la demande. Pour y faire face, il faudrait tout revoir, augmenter le nombre de voies, lancer des travaux pharaoniques. [...]
Et la on touche au fond du problème. Au Japon le marche des transports ferroviaires est privatise. Les lignes prives sont détenues par de grands groupes qui ont parfois leur propre filiale BTP. Les lignes les plus fréquentées sont donc constamment en renouvèlement : on double les voies, construit des ponts, creuse des tunnels… Revendre la ligne A a Acelor et la B a Bouygues est peut-être la solution si l’on veut du changement rapide. La privatisation au Japon ne semble pas avoir sacrifie la sécurité puisque si l’on s’en tient a cet article le nombre d’accident ou de problème technique n’est pas plus élevé qu’a Paris.
Malgré tout restons pessimistes, a Tokyo aussi les gens sont toujours aussi tasses, et concrètement au jour le jour un tunnel qui se construit n’a aucune influence directe sur la qualité des transports. Avec un peu de chance quand il sera enfin en service dans 10 ans vous aurez déménagé… Seule solution : la Campagne !