Les chercheurs californiens ont eu l’idée d’utiliser les algues comme une mini-usine pour produire une protéine du parasite du paludisme. La protéine produite, combinée avec un cocktail d’autres composés adapté pour une utilisation chez l’homme, parvient à stimuler le système immunitaire et donc à générer des anticorps chez des souris qui éliminent presque totalement l’infection par le parasite du paludisme.
Une vision à l’échelle de la population : Le Dr Joseph M. Vinetz, professeur de médecine et auteur principal de l’étude, précise l’approche : » Notre approche est similaire à celle du vaccin contre la rougeole, elle consiste à prévenir la transmission du parasite du paludisme des humains infectés aux moustiques, avec l’objectif de générer une immunité dans une population. Nous pensons que cette approche est une clé de l’élimination mondiale du paludisme « .
Produire de grandes quantités de protéine antigène : Pourquoi les algues ? Il s’agissait de pouvoir produire de grandes quantités d’une protéine, Pfs25, présente à la surface des cellules reproductrices du parasite du paludisme, capable de déclencher des anticorps à leur tour capables d’arrêter le cycle de vie du parasite dans le moustique et bloquer toute transmission ultérieure. C’est une algue connue pour sa capacité à produire des biocarburants durable qui va faire ce travail de réplication, mais aussi de pliage conforme de la protéine, après quelques manipulations génétiques.
Une innovation » verte » très prometteuse: L’algue est un support intéressant pour cultiver les vaccins parce que peu cher et respectueux de l’environnement. La protéine » accompagnée » de nouveaux adjuvants forme finalement une combinaison capable de déclencher une forte réponse chez la souris capable d’éradiquer les cellules reproductrices du parasite du paludisme. Les résultats sont en effet spectaculaires: un seul des 24 moustiques ayant reçu le sérum s’avère toujours positif pour le parasite.
Bref, une innovation » verte » très prometteuse qui pourrait aboutir à un vaccin antipaludique économique et efficace, capable de réduire l’incidence de la maladie, soit plus de 200 millions de cas dans le monde entier, chaque année.
Source: Infection and Immunity 17 February 2015, doi: 10.1128/IAI.02980-14 Algae-produced malaria transmission-blocking vaccine candidate Pfs25 formulated with a human use-compatible potent adjuvant induces high affinity antibodies that block Plasmodium falciparum infection of mosquitoes (Visuel@UC San Diego School of Medicine)