Le MasqueCollection MsKTraduit de l'américain par Alice DelarbreParu en Mars 2015 448 pages 18 euros
Roman ados dès 13 ansThèmes : Fantasy, Dystopie, Guerre
♥ ♥ ♥
Résumé de l'éditeur : Dans le royaume de Norta, la couleur de votre sang décide du cours de votre existence. Sous l'égide de la famille royale, les Argents, doués de pouvoirs hors du commun, règnent sur les Rouges, simples mortels, qui servent d'esclaves ou de chair à canon. Mare Barrow, une Rouge de dix-sept ans, tente de survivre dans une société qui la traite comme une moins que rien. Quand elle révèle sans le vouloir des pouvoirs extraordinaires et insoupçonnés, sa vie change du tout au tout. Enfermée dans le palais royal d'Archeon et promise à un prince argent, elle va devoir apprendre à déjouer les intrigues de la cour, à maîtriser un don qui la dépasse, et à reconnaître ses ennemis, pour faire valoir l'indépendance de son peuple.NOTRE ARMEE SE LEVERA, AUSSI ROUGE QUE L'AUBE.
Quelle belle entrée en matière pour ce premier tome! Un mélange de registres entre dystopie, fantasy, historique fort rafraîchissant et original, à mi-chemin entre La Sélection, Le Joyau et Hunger Games. L'univers inventé par Victoria Aveyard est d'une richesse et d'une complexité réjouissantes tant au niveau de la psychologie des personnages qu'au niveau de l'intrigue.
Jeux de pouvoirs, intrigues à la cour, violence, complots, attentats, trahisons, faux-semblants...bienvenue au Palais d'Archéon! Mare Barrow, une Rouge de 17 ans va voir son destin bouleversé lorsqu'elle va découvrir qu'elle a des pouvoirs paranormaux. Foisonnant, bourré d'éléments captivants, de détails convaincants, de décors époustouflants, de finesse et de subtilité, tout n'est pas blanc ou noir...la psychologie des personnages est fouillée, l'intrigue est pleine de rebondissements et de révélations qui nous empêchent de lâcher le livre tellement c'est excellent, original et unique. Victoria Aveyard met en avant une thématique fascinante, celle de la race et du sang. A cause de leur sang, les Rouges sont considérés comme des moins que rien, traités comme des parias, exclus et entretenus dans la pauvreté...exploités comme des esclaves par les Argentés, une élite cruelle aux pouvoirs extraordinaires, assimilés à des dieux...les Argentés détiennent la richesse, le pouvoir et fondent la politique du royaume de Norta. Une politique égoïste, injuste, autoritaire et oppressante. L'héroïne est un peu rebelle dans l'âme et vole dans son village afin d'assurer la survie des siens. Elle apparaît qu'avec des défauts au début...et cela nous la rend terriblement réelle et humaine...puis au fur et à mesure de son évolution, on va découvrir toutes ses qualités. Elle est très attachante et sa vision d'un monde plus libre, plus juste et équitable est lumineuse. Sans le vouloir, elle va débarquer au palais royal en tant que domestique et en ressortira en tant que princesse Argent...mais que s'est-il passé ? Pourquoi doit-elle épouser un prince Argent ? Mare Barrow est prise au piège dans un luxe aussi improbable qu'indécent, entre culpabilité et révolte, entre volonté et soumission...va t-elle réussir à renverser le pouvoir en place et sortir le peuple de la guerre ?
De plus les princes Cal et Maven sont des personnages intéressants, troublants, parfois tourmentés par les responsabilités qui leur incombent. Cal n'est pas toujours d'accord avec la politique de ses parents et Maven semble cacher quelque chose...on ne sait pas trop ce qu'il a en tête. Dans cette confusion des intérêts, des sentiments, le triangle amoureux se forme et sera décisif pour la fin. Victoria Aveyard nous entraîne dans un univers addictif, avec des thèmes passionnants, forts, une écriture efficace, un rythme bien dosé entre romance, action, mystère et suspense. Et bien plus qu'un roman divertissant Young Adult, Victoria Aveyard nous décrit un monde très actuel faisant réfléchir à des thèmes importants tels que l'esclavage, le terrorisme, le racisme, la révolution, le patriotisme, le combat pour une société plus égalitaire. Le changement des moeurs et des idées doit-il forcément se faire dans le meurtre?