Injustice tome 2 a la lourde tâche de devoir confirmer la très grande qualité du premier volume. Un petit résumé s'impose, histoire de replacer Injustice tome 2 dans son contexte. Certains super-héros sont devenus fous ! Superman, victime de l'ultime attentat du Joker, meurtri par la mort tragique de Lois Lane, a pété les plomb ! Aidé notamment de Green Lantern, Wonder Woman, Flash et Robin, le kryptonien veut faire régner une paix mondiale d'une main plus que ferme, et se révèle être une véritable menace fasciste. Face à lui, Batman, le justicier à dimension humaine, prévoit tout de suite le danger et, lui aussi aidé par une équipe, met en place la résistance. Voyons voir si Injustice 2 prolonge la très bonne impression qu'a laissé le précédent opus.
Tous les cris les SOS.
Injustice tome 2 prend la suite directe du premier album, et la situation sent le souffre. La population mondiale accueille plutôt bien la folie de Superman et son message de paix violente. Alors que le bon sens se fait la malle dans l'univers d' Injustice tome 2, un message de SOS s'échappe des ruines encore fumantes de Metropolis : Lex Luthor, désormais allié de Superman, a survécu à la catastrophe dans un bunker surprotégé. Cette bonne nouvelle est tout de suite contrebalancée par de bien mauvais augures. Les contraires s'attirent et le Mal absolu, qui n'est pas la raison représentée par Batman, a plus que jamais les yeux tournés vers la Terre. Kalibak, le fils du malfaisant et invincible Darkseid, se met en tête de tester la situation terrienne en la prenant d'assaut, accompagné d'une armée de démons. Pendant ce temps, la chauve-souris de Gotham prend réellement conscience du danger mortel que représente Superman et se trouve être aidé par un mystérieux indicateur.
En débutant cet Injustice tome 2, on ne peut cacher une véritable impatience, preuve que le travail débuté précédemment était d'une grande qualité. Tout débute plutôt bien dans Injustice tome 2, même si on ne peut nier que ça fait toujours bizarre de voir Lex Luthor allié de Superman. Mais passons, et acceptons la situation donnée par Injustice tome 2, car le personnage a le potentiel pour apporter énormément à l'intrigue. Si on devine que son implication dans le camp de Superman n'est pas totalement franche, on voit aussi dans Injustice tome 2 de quoi nous rappeler que Luthor est un esprit supérieur, en créant avec malice une pilule capable de donner une force surhumaine à n'importe quel être vivant. Toute cette partie de l'histoire de Injustice tome 2 fait forte impression, et forme un véritable fil rouge au sein d'un récit étrangement décousu.
Fan service de forme.
Injustice tome 2 est victime de défauts qui étaient absents du premier tome, tout en gardant l'irrégularité de la qualité des dessins, liée à l'étrange choix de confier la tâche à plusieurs dessinateurs. Injustice tome 2 est, notamment dans ses premières pages, parfois assez moche, les visages à la limite de la défiguration. On s'y était habitué dans le premier volume car le récit et son rythme nous permettait de passer outre. Dans Injustice tome 2 on a beaucoup plus de mal à fermer les yeux. Injustice tome 2 tombe dans un piège que son prédécesseur avait su éviter : il empile les personnages, juste pour la gloire du caméo. Ce qui donne à Injustice tome 2 la fâcheuse tendance de parfois donner dans le fan service bas de gamme, comme lors de la rencontre balancée en vitesse avec Black Adam, qui n'a finalement que très peu d'impact sur l'intrigue. Ou, autre cas de figure, les personnages " couteaux-suisses ", utiles exclusivement pour une situation d' Injustice 2 mais dont le profil n'est jamais gratté pour être autre chose qu'une apparition utilitaire, à l'image du Limier Martien.
Quand les idéaux mènent à la cruauté et la malveillance.
Même si la forme plus éclatée, moins fluide, de cet Injustice tome 2 a de quoi décevoir, ce serait une erreur de croire que Tom Taylor n'a plus rien à dire. Tout un passage d' Injustice tome 2, autour de James, un jeune citoyen de Gotham se remémorant le Superman brillant et sympathique, est à la fois touchant et parlant en décrivant à la perfection un sentiment latent : la nostalgie de l'idée d'une cité de demain, et le regret de l'Homme d'hier. Soit le regret d'une humanité qui n'arrive plus à se projeter dans un futur brillant, et une grande méfiance quant à ce qu'elle est en train de devenir. Injustice tome 2 aborde tout ça par l'image d'une Metropolis détruite, et d'un Superman possédé par son idéal. Injustice tome 2 continue de ne pas vouloir d'une paix obtenue par une force aussi violente que celle des dictateurs de notre temps, et arrive toujours à trouver un bon équilibre des enjeux. Injustice tome 2, c'est une guerre sans merci entre des super-héros aux destins cosmiques, comme Superman ou Green Lantern, et des personnages beaucoup plus terre-à-terre comme Batman. Quoi de plus normal que ce dernier soit beaucoup plus attentif à l'avenir des Hommes dans Injustice tome 2, lui qui combat à leur niveau ? Superman a les yeux tournés vers des menaces qui viennent des étoiles, la chauve-souris se coltine la condition humaine. Injustice tome 2 continue de démontrer que s'éloigner du peuple, c'est s'éloigner de ses intérêts.
Game of super-héros.
Alors qu'on est enchanté de cet équilibre fondamental d' Injustice tome 2, on est un peu déçu par la fin du volume, faisant clairement le choix vers un des camps. On ose imaginer que les choses vont se brouiller après cet Injustice tome 2, car tous les agissements de Batman ne sont pas vertueux non plus. Injustice tome 2 le montre plus calculateur que jamais, et surtout parfois très intrusif. On le quitte en bien mauvais état dans Injustice tome 2, avec toute une séquence décalquée sur un passage culte de l'univers DC. Au final, on est un peu moins enchanté par cet Injustice tome 2, même si certains passages sont d'une grande intensité. D'ailleurs, on pense un peu à Game of thrones en lisant Injustice tome 2, tant aucun personnage n'est à l'abri d'une bien mauvaise passe. C'est assez étonnant de faire succéder des passages purement fan service, et des séquences complètement inattendues, comme si le succès du premier tome avait mis une certaine pression à Taylor en attirant certains regards sur lui. Injustice tome 2 reste un album de qualité, mais attendons de voir le prochain pour pouvoir se dire qu'on lit un des meilleurs arcs du moment. Un petit mot sur l'édition d' Injustice tome 2, signée Urban Games, de belle qualité et qui a la bonne idée d'inclure un annual, sorte d'interlude qui n'intervient qu'une fois par an, et qui met en scène Lobo et Harley Quinn dans une histoire bien rafraîchissante et aussi folle que ces deux personnages. Injustice tome 2 est un bien bel objet, un peu cher (20€) mais quand on aime...
Injustice tome 2, les bonus.
Pour lire les premières pages d'N'hésitez pas à lire d'autres critiques d' Injustice tome 2, c'est chez l'éditeur Urban Comics. Injustice tome 2, notamment chez Radiophogeek.
Injustice tome 2 - Tom Taylor
Injustice tome 2 est un second album moins marquant que le premier, et plus marqué par un fan service mal utilisé, mais qui reste tout de même très agréable à la lecture.
- Certains passages très surprenants.
- Le sujet toujours aussi intéressant.
- L'interlude.
- Du fan service trop prononcé.
- Certains personnage sous-exploités.
- Qualité inégale des dessins.
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