-
Pourquoi la révolution marketplace aura aussi lieu en magasin
-
Quelles solutions pour les trésoriers d'entreprises face aux taux bas ?
-
Centres de formation les plus rentables : quatre clubs français dans le top 10
-
Le big data arrive enfin dans l'entreprise
-
Personnes âgées : un filon mal exploité
En quoi est-ce important ? Au moment où l’Europe a réduit ses dépenses de défense d’environ 20%, la Russie, elle, les a augmentées de plus de 50%, le tiers étant consacré à la sûreté nucléaire. Le pays s’affiche aujourd’hui en 3e position en matière de dépenses de défense, derrière les Etats-Unis et la Chine. Cette dernière est dans sa deuxième décennie de hausses budgétaires à deux chiffres et ne consacre toujours que 1,5% de son PIB à la défense. Selon les dernières annonces en provenance de Chine, la priorité du pays semble être de «rattraper» les Etats-Unis (les dépenses absolues en USD représentent toujours le quart du budget américain). Si les dépenses de défense de la Chine constituent une menace encore lointaine, celles de la Russie présentent, elles, un risque bien réel et immédiat. En effet, il n’est plus controversé aujourd’hui de dire que l’ambition de V. Poutine pourrait ne pas se limiter à l’Ukraine. La réponse militaire ne paraît certes pas la plus appropriée, mais la question des dépenses de défense ne doit plus être négligée. L’Europe doit donc trouver l’argent. La création d’une armée européenne, comme suggéré par M. Juncker, pourrait être une bonne idée, mais elle semble lointaine. L’Allemagne a déjà commencé à commander des systèmes de défense antimissile, et les pays baltes ont augmenté leurs dépenses de 300 millions de dollars au dernier trimestre. La question est généralement très impopulaire sur le plan politique et, avec les bombardiers russes qui menacent l’espace aérien britannique, le message devient peut-être plus acceptable auprès de l’électorat.
Ces développements bénéficient-ils aux sociétés de défense européennes ? Oui, mais pas à toutes. Nombre d’entre elles sont en effet très exposées au budget américain; or, il est peu probable que ce dernier augmente à court terme. Il est très probable que les révisions des bénéfices (BPA) soient les plus fortes du côté des entreprises qui présentent les qualités et les atouts suivants : une exposition aux marchés émergents «partenaires» en croissance comme l’Inde, le Brésil et l’Indonésie; un statut d’acteur local ou de niche avec une excellente technologie; la capacité à opérer une restructuration «bottom-up».
FACTEURS HAUSSIERS
1_ Les risques accrus liés à la Russie et à l’Etat islamique (EI) rendent les hausses budgétaires plus acceptables sur le plan politique.
2_ Les Etats-Unis exercent une pression grandissante sur l’Europe pour qu’elle s’implique plus en matière de défense.
FACTEURS BAISSIERS
1_ La défense européenne ne peut pas directement tirer parti des fortes hausses budgétaires opérées ailleurs, notamment en Chine et en Russie.
2_ Les budgets européens sont très tendus: augmenter les dépenses dans ce domaine impliquerait une réduction dans d’autres secteurs.
3_ Les préoccupations éthiques sont fortes à l’égard des investissements dans le secteur de la défense.
A propos de l'auteur : Victoria Legett est fund manager European Equities chez UBP.