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10 petits festivals qui battent les grands

Publié le 20 mars 2015 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Alors que revient (doucement) le soleil, certains en profitent pour planifier leurs vacances, et ils ont bien raison. Qui dit vacances, dit souvent festivals : quoi de mieux qu’un week-end avec ses copains à partager quelques bières et glander devant des concerts toute la journée, le tout au soleil ? Mais plutôt que d’aller se serrer comme des sardines dans un de ces gros festivals qui peuplent nos belles contrées, pourquoi ne pas plutôt aller se détendre dans un petit festival ? Non seulement la bière y est moins chère, mais on y a de la place pour danser et on voit les artistes autrement que sur des écrans géants. Assez agréable, vous devriez essayer. Ça ressemble souvent à ça :

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Baleapop ©Simon Noizat

On a rien contre les gros festivals, mais à l’heure où l’offre est en constante mutation et que les subventions s’amenuisent, il paraît important de rendre honneur à ces petits festivals constitués de petites équipes acharnées et passionnées; d’autant plus que ce sont souvent eux qui sont en danger, bien plus que les mastodontes estivaux. À propos de la situation actuelle des festivals, on ne peut que vous conseiller de lire cet article et de jeter un oeil à cette « cartocrise » (qui ne se limite pas à la musique).

Pour vous aider à planifier vos vacances en ayant en tête ces petits festivals, voici une sélection (évidemment non-exhaustive) de dix festivals français qui « battent les grands ». Bien sûr, la victoire de cette bataille ne se juge pas à la jauge de spectateurs, ni au nombre des artistes programmés et encore moins à leur cachet, mais on parle ici d’ambiance générale, d’amour de la musique, et de paix entre festivaliers.

BALEAPOP (5-9 août – St-Jean de Luz)

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Au coeur du Pays Basque, terre d’amour et de soleil s’il en est, Baleapop en sera à sa sixième édition cet été. Pour l’instant, aucun nom d’annoncé pour ce festival organisé par le collectif Moï Moï et inspiré par Villette Sonique et Nuits sonores (c’est eux qui le disent). Pour résumer, la programmation est un subtil mélange de pop et de rock indé, accompagné de quelques uns des noms les plus excitants de la musique électronique : l’année dernière, on pouvait y voir aussi bien Forever Pavot et Petit Fantôme que Ron Morelli et Luke Abbott. Baleapop, c’est donc l’assurance de plateaux pointus et éclectiques, d’une bonne ambiance et d’un soleil tout doux, le tout avec un vrai esprit DIY.

VIE SAUVAGE (12-14 juin – Bourg)

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS
 Peut-être le festival de cette sélection qui voudrait le plus qu’on ne dise pas de lui qu’il est un festival mais plutôt un « état d’esprit », Vie Sauvage se veut hédoniste et…sauvage, forcément. Implanté depuis 2012 dans le bel estuaire girondin, il réunit musiques actuelles, gastronomie et arts visuels dans un cadre de rêve. Quelques noms ont déjà été annoncés, le reste de la programmation sera dévoilé début avril.

MIDI FESTIVAL (7-9 mai – Toulon)

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Financièrement en danger depuis l’été 2013 où l’équilibre n’a pas pu être atteint (malgré un nombre croissant de spectateurs depuis la première édition en 2007), l’association MIDI a pu proposer une programmation « allégée » en 2014 grâce aux soutiens des festivaliers via une campagne de crowdfunding. Pour 2015, le festival quitte ses habitudes à Hyères et vient se dérouler à Toulon début mai, sans sacrifier l’éclectisme de sa programmation. Les premiers noms mettent déjà l’eau à la bouche : ça sera Ghost Culture, Aline, Andrea Balency ou Ibeyi, en attendant la suite…

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FESTIVAL MV (11-19 avril – Dijon)

Le festival MV (alliance de Musique et d’arts Visuels) mutualise les moyens, envies et savoir-faire de plusieurs institutions dijonnaises pour faire battre la ville au son d’une certaine exigence dix jours durant. En plus d’offrir la possibilité de voir l’incroyable docu sur Nick Cave 20 000 jours sur terre sur grand écran, c’est aussi l’occasion de constater que la France sait y faire en musique indé (Jessica93, Dream Koala, Rendez Vous ou encore Odei), sans oublier de laisser une place de choix aux génies anglo-saxons que sont The KVB, The Pains Of Being Pure At Heart ou Fyfe. À noter : on prévoit de beaux déhanchés, avec la présence de Syracuse et Zaltan sur une péniche, et celle d’Andrew Weatherall et de Kosme pour un beau plateau club.

LES  SIESTES ÉLECTRONIQUES (25-28 juin – Toulouse) 

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Sans aucun doute un des événements électroniques les plus ouverts et curieux de l’Hexagone : gratuit, diurne, dans un espace ouvert, c’est un festival qui se veut en quelque sorte apaisé. Pour sa 14ème année, c’est un choix audacieux qui a été fait : fier de la confiance accordée par les festivaliers, le festival a choisi de ne pas en annoncer la programmation, de toute façon exempte de ce qu’on peut considérer comme des « têtes d’affiche » (il n’y a qu’à jeter un oeil à l’historique pour s’en rendre compte). Le festival souhaite ainsi susciter une curiosité encore accrue et surprendre voire déstabiliser ses festivaliers. À noter également : la déclinaison parisienne, tous les dimanches après-midi de juillet (5, 12, 19, 26) et le 2 août au Musée du Quai Branly, sur un concept un peu différent : des artistes sont invités à fouiller dans la collection audio du musée pour en extraire des perles, et les soumettre au public lors de DJ sets forcément uniques. On ne peut que vous conseiller de vous pencher sur ce qu’on a pu y entendre l’année dernière :

VISIONS (Août – Plouezoc’h)
10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Visions aurait très bien pu être un one-shot de plus dans l’aventure des festivals, mais Les Disques Anonymes, vaillants organisateurs, se sont pris au jeu. Devant l’enthousiasme généré par la première fois, ils ont relancé la machine en 2014. Pour dire toute la vérité, à l’heure où ces lignes sont écrites, aucune information n’a fuité quant à l’existence ou non d’un Visions III, mais on se plaît à rêver d’une programmation aussi envoûtante que les fois précédentes. Et puis franchement, un festival breton où il ne pleut pas, y en a qu’un seul, et c’est celui-là.

THIS IS NOT A LOVE SONG (29-31 mai – Nîmes)

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Lancé en 2013 par l’équipe de Paloma (la SMAC nîmoise) avec l’asso locale Come on people, This Is Not A Love Song (ou TINALS pour les intimes – et les fainéants) est sans l’ombre d’un doute le festival avec les plus grandes ambitions de cette sélection. Organisé aux mêmes dates que l’incontournable Primavera barcelonais, à la fois pour profiter de la venue dans les parages de certains artistes et pour proposer une alternative bon marché aux Français qui n’auraient ni les moyens ni l’envie de traverser les Pyrénées, il accumule une pelletée de noms indés pour un total très alléchant. Cette année, Caribou, The Divine Comedy, Inerpol, Thee Oh Sees et Thurston Moore sont chargés de headliner le dernier week-end de mai.

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS
EASTER IN THE SUN (3-5 avril – Nice)

Comme son nom l’indique, Easter In The Sun propose de passer le week-end de Pâques au soleil. Fondé conjointement par un webzine (AltRiviera) et un collectif (Pacinist), 2015 est son année de création. Alors qu’on imagine les petites mains s’affairer aux derniers préparatifs, profitons-en pour louer l’initiative, et la programmation (franco-française à deux exceptions près) défricheuse : on y verra Johnny Hawaii, Appletop (écoutez donc) ou encore François Virot.

LESS PLAYBOY IS MORE COWBOY (4-6 juin – Poitiers)

10 PETITS FESTIVALS QUI BATTENT LES GRANDS

Organisé par Le Confort Moderne, Less Playboy Is More Cowboy est un festival pour ceux qui aiment quand ça gratte, quand ça cogne, quand ça tape, au moins un peu. À défaut d’avoir dévoilé la programmation de ces trois jours tout plein de sueur et de guitares, des indices ont été lâchés : les labels des artistes présents. Au programme : DFA, Sacred Bones, Stones Throw, Season of Mist, et même In Paradisum…

MIMI FESTIVAL (1-5 juillet – Marseille)

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Organisé par l’A.M.I (Aide aux Musiques Innovatrices), le MIMI soufflera cette année sa trentième bougie : incontestablement le doyen de la sélection, il se veut léger : douze concerts en quatre jours. Aérer ainsi la programmation, c’est laisser place à la qualité, et en quelque sorte faciliter la digestion. Aux îles du Frioul, la programmation est imprévisible (elle sera annoncée à la fin du mois de mars), mais elle est toujours éclectique et innovante, voire expérimentale… Il paraît même qu’on y croise des puffins, vous voilà prévenus.

MENTIONS SPÉCIALES (tout le temps – partout)

Parce qu’en dix festivals il était impossible de dessiner un panorama représentatif de ces petits festivals qui se battent au quotidien pour leur survie, rendons leur hommage ici. Pensons au plus gros d’entre eux, le Pantiero cannois où les cocktails coulent à flot, mais pensons aussi au plus secret de tous : le Samynaire, festival non-officiel et sauvage organisé tous les derniers samedi de juin sur une plage vers Montpellier en l’honneur de Samy, et ce depuis le siècle dernier. Pensons à ceux qui ne renaîtront pas, comme le dit la bien triste rumeur à propos du Heart of Glass, Heart of Gold, qui n’aurait pas trouvé de lieu pour ensoleiller notre morne rentrée 2015, ou comme le West Side, qui s’est éteint après deux belles éditions qui n’ont pas fédéré assez de spectateurs. Pensons à ceux qui organisent des teufs toute l’année, et pas des moindres : Echap, organisé par les fous les plus adorables de toute la Bretagne. Pensons à ceux organisés en région parisienne : c’est le cas de La Ferme Électrique, qui électrise une ferme à une demi-heure de Paris début juillet. C’est aussi le cas du festival Signal qui déroulait un superbe plateau techno à Glazart au milieu du mois de juillet; faute de public, il est possible que sa première édition soit sa dernière. Pensons aussi à ces festivals de province qui font jalouser les parisiens (qui ne se déplacent pas pour autant) : SOY et Indigènes à Nantes, par exemple.

Pensons à tous ces festivals et surtout mieux que ça : allons-y.


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