Le comportement de la majorité UMP à l'Assemblée Nationale vire au scenario catastrophe pour Nicolas Sarkozy : alors que ce dernier contrôle la majorité parlementaire et l'exécutif, ses projets sont contestés par ses proches.
L'ambiance est délétère :
1. Il a désavoué les travaux de la commission Copé. Cette dernière, rassemblant députés et sénateurs des deux bords, et professionnels, cherche à trouver de nouveaux financements pour le service public audiovisuel. Voici que le Président annonce qu'il refuse d'augmenter la redevance pour compenser la disparition programmée de la publicité sur France Télévisions. Des professionnels s'en inquiètent et lancent un appel.
2. Sarkozy ne supporte plus Copé
Jean-François Copé est le député-maire UMP de Meaux, avocat à temps partiel et ... Président du Groupe UMP à l'Assemblée Nationale. "Copé, c'est le maillon faible du dispositif, il ne tient pas le groupe (...) Il va falloir le changer", aurait d'ailleurs affirmé la semaine dernière Nicolas Sarkozy, selon Le Canard Enchaîné.
3. Les députés UMP ont infligé un camouflet à Rachida Dati.
Mardi dernier, les députés ont approuvé par 126 voix contre 88 un amendement défendu par deux députées de l'UMP, Marie-Jo Zimmermann et Claude Greff, prévoyant l'ajout dans la Constitution de la phrase suivante: "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales". Cet amendement avait pourtant reçu l'avis défavorable de la garde des Sceaux Rachida Dati.
4. Sarkozy écarte Fillon
A deux reprises, Nicolas Sarkozy a réuni 7 ministres pour discuter stratégie avec les ministres les plus "politiques", sans le premier d'entre eux, François Fillon: Xavier Bertrand (Travail), Xavier Darcos (Education nationale), Eric Woerth (Budget), Brice Hortefeux (Immigration), et des secrétaires d'Etat Laurent Wauquiez (Emploi), Luc Chatel (Consommation) et Nadine Morano (Famille). Outre celle de Fillon, on notera les absences de Kouchner et d'Alliot-Marie. Portefeuilles non stratégiques ?
5. L'UMP voulait enterrer symboliquement les 35 heures, Sarkozy ne veut pas
A peine lancé, le débat interne de l'UMP, vote internet à la clé, a été retiré du site. Sarkozy a tranché, les 35heures seront maintenues, quitte à les vider de leur sens.
6. Même le Président Accoyer s'y met.
Le président de l'Assemblée nationale... fait son job: alerté par les députés socialistes, il a demandé au CSA une étude sur une éventuelle modification de la répartition du temps de parole dans l'audiovisuel entre le chef de l'Etat et l'opposition.&alt=rss