On a ri avec Patrice Cazelles. C’est parce qu’il s’ennuyait dans les soirées poésie qu’il a découvert la poésie sonore, cet art qui joue avec les sons autant qu’avec les sens. Des mots qui se chevauchent, des accents qui se mêlent, le corps qui se met en jeu, pas tout à fait comme le ferait un comédien, plutôt comme une simple mise en mouvement. Ça vient d’où ? Ça vient de l’intérieur, ça se propage, ça souffle, ça grésille, ça vit et puis ça meurt. On rit parce que cette poésie exige un corps et que l’on entend souvent la poésie comme désincarnée, comme si elle n’était faite que d’images (pardon, je veux dire de métaphores), d’irréalité. Ici, même la contrebasse, la scie musicale et d’autres petites percussions de Claire Gillet nous donnent à rire ou à sourire, avec les petits textes qui n’ont l’air de rien mais qui nous entêtent. C’est fait de sons, de mots, de jeux de mots, et si on rit, on se rend bien compte qu’il n’y a pas de quoi rire. Il y a juste de quoi dire. Mais le rire et le dire, ça nous a convaincus. Au fond ce n’est pas vain.
Vous pouvez lire des textes de Patrice Cazelles en cliquant sur la photo jointe à cet article.