Le principe est simple ; une petite armoire transformée en maison de poupée, remplie de livres à disposition des passants. Chacun peut se servir, tout le monde peut y déposer, des livres, des notes de lecture, et pourquoi pas, à l’occasion une fleur pour le prochain visiteur.
Little Free Library par patrick-planes
J’emploie les termes de refuge plutôt que librairie ou bibliothèque car la liberté est ici totale. Acheter le livre est contraire à la notion de partage et rapporter le livre n’est pas une obligation. J’aurai pu l’appeler boîte à livres, mais l’acronyme BAL était déjà pris. Et puis j’aime bien la notion portée par le terme refuge. D'un autre côté, le RALL n'est pas très élégant. Si vous avez des suggestions à faire, n'hésitez-pas.
L’invention de ce concept ne date pas d’hier. La toute première manifestation de ce type aurait probablement été réalisée par l’état du Wisconsin, bien avant même qu’il ne soit devenu un état. La législature territoriale de Wisconsin avait, dès 1833, alloué 5,000 $ pour le fonctionnement d’une bibliothèque ; ce qui n’est pas rien pour l’époque, puisqu’il s’agit de l'équivalent de 140.000 $ d’aujourd'hui, soit un budget nettement plus important que nombre de bibliothèques actuelles.

Une "traveling little librarie" chez un particulier au siècle dernier
Mais revenons-en à ces petites biblithèques libres. Le Wisconsin était alors une région rurale. Peu de villes, quelques hameaux. La majorité des habitants étaient des fermiers, agriculteurs ou éleveurs, disséminés sur tout le territoire. Construire des bibliothèques n’était pas pertinent. Le seul intérêt d’un tel bâtiment aurait été d’y cultiver la poussière.

Une "traveling little librarie" dans un bureau de poste du siècle dernier
L’idée fut donc de déplacer les livres d’une bibliothèque centrale vers des points relais, de simples boîtes installées près des commerces de première nécessité ou de petites bibliothèques dans des lieux publics tels que les bureaux de poste, les écoles, les épiceries. Le site Little Free Library nous rappelle que Lutie Eugenia Stearns, bénévole puis bibliothécaire de cet état entre 1895 et 1914, pourvoyait régulièrement des livres, près de 1400 lieux différents du Wisconsin, ce qu’elle appelait, ses “traveling little libraries”.

Mademoiselle Lutie Eugenia Stearns
Cette louable initiative a été reprise, toujours dans le Wisconsin, par des particuliers dans les années 2000. Elle s’est structurée au sein du mouvement, Little Free Library qui gagna en 2013 l’Innovations in Reading Prize. Début 2015, le nombre de ces boîtes à livres enregistrées auprès de Little Free Library était de plus de 20.000 parsemant 17 pays !


Ce petit refuge-là me plairait bien.
