Ou pas grand chose. MGMT joue son album dans le désordre, rapidement, précisément. Deux inédits, un solo de guitare vaguement psyché, et puis s'en vont. MGMT fait le concert promotionnel d'un groupe lambda, alors que nous venions vivre une grande messe psychédélique. En réalité ils ont l'air un peu perdu, l'air de ne pas comprendre comment ils sont arrivés là, ni ce que nous attendons d'eux. Mince, est-ce que tout était de la faute de Dave Friedman? Leur a-t-il produit un disque au-dessus de leur moyens? Pourtant ces chansons extraordinaires émanaient bien de ces deux garçons, qui avaient de leur corps ouvert la porte d'un monde merveilleux à travers des clips faits de couleurs hypnotiques, d'images improbables, et d'héroïsme mythique. Mais MGMT ne propose rien de tout ça ce soir; alors qu'ils devaient nous inviter à entrer dans ce monde tant rêvé, ils nous en ont fermé la porte au nez. Les chansons ont toutes perdu de leur magie. Les plus grandes étaient toutes petites (Kids, The Youth). Les plus colorées étaient toutes ternes (Future Reflections). MGMT, nous ne vous avons jamais demandé de vous produire en professionnels, de contenir votre jeunesse, votre folie, vos fantasmes. Nous voulions vous voir danser les bras en l'air, décomplexer le jeu de scène, aller au bout de ce que vous aviez amorcé. Vous nous avez mis la tête dans les étoiles, et ce soir vous nous avez fait redescendre sur cette Terre que nous n'aimions plus tellement. Oui les garçons, maintenant nous vous en voulons.
Pour se faire une idée, Pieces of What au célèbre Later Live Show:
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