Des variants génétiques sont connus pour être associés au risque de maladie coronarienne. L’identification de ces variantes, par test génétique, pourrait permettre de mieux évaluer le risque coronarien et d’événement cardiaque, montre cette méta-analyse, et d’identifier ainsi les personnes qui peuvent tirer le plus grand bénéfice d’un traitement par statines.
Les statines sont des médicaments qui abaissent le taux de cholestérol et contribuent ainsi à réduire le risque de maladie coronarienne, une cause majeure d’événements et de décès cardiovasculaire. Cette étude montre qu’un test génétique permettrait de cibler le traitement par statines sur les personnes les plus à risque.
Les chercheurs de la Harvard Medical School, de l’Université de Washington, de l’Imperial College (London) et d’autres instituts américains et anglais, ont utilisé les 27 facteurs génétiques de risque de maladie coronarienne déjà identifiés chez 48.421 adultes participant à la cohorte Malmo Diet and Cancer Study, pour classer ces participants par niveau de risque génétique. Les chercheurs ont rapproché ces données de l’incidence réelle d’événements coronariens, nouveaux ou récurrents, comme les crises cardiaques, soit, un total de 3.477 événements. Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion, comme l’âge, le sexe, le diabète, le tabagisme, l’ethnie, les antécédents familiaux de maladie coronarienne, le taux de cholestérol, l’hypertension…
Des scores plus élevés de risque génétique sont bien associés à un risque réel plus élevé de maladies coronariennes : En comparaison avec le groupe à plus faible risque génétique,
· un risque génétique intermédiaire est associé à une incidence réelle accrue de 34% d’événement cardiovasculaire,
· un risque génétique élevé à une incidence réelle accrue de 73% d’événement cardiovasculaire.
Les statines s’avèrent efficaces à tous les niveaux de risque génétique : L’analyse montre que les statines réduisent le risque de maladie coronarienne,
· de 13% dans le groupe à faible risque,
· de 29% dans le groupe risque intermédiaire,
· et de 48% dans le groupe à risque élevé.
Les auteurs concluent :
- qu’évalué par un score basé sur les 27 variantes de risque connues, le niveau de risque génétique permet de mieux identifier les personnes à risque accru d’événements coronariens,
- et que les patients à score de risque génétique élevé semblent bénéficier davantage de la thérapie par statines.
Ainsi, connaître les facteurs de risque génétique peut être utile dans la décision de traitement par statines.
N.B. Une liste détaillée de ces déclarations d’intérêt est publiée. La publication précise que pour cette analyse, les financeurs d’essais cliniques n’ont aucunement pris part à l’analyse, à l’interprétation des données ou à la rédaction du rapport.
Source:The Lancet March 4 2015 DOI: 10.1016/S0140-6736(14)61730-X Genetic risk, coronary heart disease events, and the clinical benefit of statin therapy: an analysis of primary and secondary prevention trials (Vignette NHS)
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