Le Conseil d'orientation pour l'emploi
Le Conseil d'orientation pour l'emploi a été créé en 2005. Il est composée de cinquante et un membres : il rassemble, outre sa Présidente et son vice-Président, des représentants des partenaires sociaux, des parlementaires, des représentants des collectivités territoriales, les directeurs des administrations et organismes publics concernés, des experts des questions du travail et de l'emploi.
Les missions du COE sont les suivantes :
- formuler un diagnostic sur les causes du chômage, et d'établir un bilan du fonctionnement du marché du travail et des perspectives pour l'emploi à moyen et long terme ;
- évaluer les dispositifs existants d'aide à l'emploi, aux parcours professionnels et à la formation ;
- formuler des propositions susceptibles de lever les obstacles de toute nature à la création d'emplois et d'améliorer le fonctionnement du marché du travail.
Le Conseil peut, en outre, être saisi de toute question par le Premier ministre et les ministres chargés du travail et de l'économie. Ses rapports et ses recommandations sont communiqués au Parlement et rendus publics.
L'impact d'internet sur le fonctionnement du marché du travail
Le COE vient de publier un rapport de 128 pages sur l'impact d'internet sur le fonctionnement du marché du travail.
Ce rapport détaille le fonctionnement des job boards, des agrégateurs d'offres, des réseaux sociaux, et des plateformes de travail à la tâche.
Voici la synthèse concernant les plateformes de travail à la tâche :
" Les plateformes de travail à la tâche (ou de travail à la demande) peuvent être définies comme des sites ou des applications qui mettent en relation, d'un côté des donneurs d'ordre et, del'autre des prestataires indépendants ou des particuliers, pour réaliser des tâches plus ou moins qualifiées et dans des délais plus ou moins courts.
Phénomène encore récent et peu étudié en France, cette catégorie d'acteurs du marché du travail en ligne recouvre par exemple les sites de " jobbing ", c'est-à-dire des sites d'annonces de " petits services " entre particuliers (services de ménage, plomberie, déménagement, garde d'animaux, etc.). Inspirés du site américain Taskrabbit, ces sites fonctionnent comme des plateformes de mise en relation entre, d'un côté, des personnes ayant un petit service à proposer et, de l'autre, des personnes disponibles et se considérant comme compétentes pour répondre au besoin exprimé. Plusieurs sites de ce type se sont développés en France depuis la fin des années 2000. C'est également le cas des sites de freelance qui mettent en relation des travailleurs indépendants et des porteurs de projets dans des domaines variés (technologies de l'information, web & mobile, data science, design & multimédia, écriture, traduction, etc.).Si ces plateformes peuvent répondre à certaines aspirations de leurs utilisateurs et faciliter la rencontre entre donneurs d'ordre et prestataires, elles font toutefois aussi l'objet d'un certain nombre de critiques et d'interrogations. Parfois accusées de faciliter l'émergence d'une concurrence déloyale à l'encontre de certaines professions, ces plateformes peuvent également favoriser une parcellisation du travail, avec un risque de précarisation dans certains cas, voire de contournement de la législation du travail."
Quelques extraits du rapport
" Des études faites aux Etats-Unis montrent d'ailleurs que les personnes qui cherchent du travail sur internet en complément des moyens de recherche traditionnels trouvent désormais plus vite que celles qui cherchent hors ligne."
" A terme, grâce à l'exploitation des nombreuses données sur le marché du travail, internet devrait ainsi favoriser la réduction du nombre d'emplois vacants."
" Même si la grande majorité des ménages dispose d'internet, cela pose toutefois la question de l'accès à internet pour tous les demandeurs d'emploi et de la réduction de ce qu'il est convenu d'appeler la " fracture numérique "."
" En pratique, l'utilisation d'internet impacte en bien des domaines le marché du travail, avec bien des aspects positifs mais aussi des incertitudes, voire des risques qu'il convient de bien mesurer."
Les propositions
Voici les propositions faites à l'issue du rapport :
- Encourager une meilleure coopération entre les opérateurs privés et les administrations chargées de la statistique publique et des politiques de l'emploi, afin de mieux exploiter la mine d'informations sur le marché du travail présente sur internet.
- Renforcer la diversité des compétences disponibles au sein des administrations publiques.
- Améliorer la qualité des offres d'emploi, lutter contre les stéréotypes et d'éventuelles discriminations.
- Améliorer encore les référentiels de métiers et de compétences ainsi que leur utilisation, afin qu'ils deviennent un outil plutôt qu'une contrainte pour les demandeurs d'emploi et les employeurs.
- Améliorer encore le volume d'offres d'emploi et de CV disponibles sur le site de Pôle emploi.
- Réduire les inégalités et segmentations sur le marché du travail en ligne.
- Optimiser l'utilisation d'internet pour réduire le nombre d'emplois durablement vacants.
- Améliorer la protection des données personnelles, la transparence et la neutralité du marché du travail en ligne.
- Améliorer la connaissance de l'impact d'internet sur le fonctionnement du marché du travail.
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