Résumé :
« Ce monde est empli des mystères de la justice divine ! » Dans cette terre de pionniers d’avant la guerre de Sécession, faire respecter la loi n’est pas une mince affaire. La capitale de l’état de Virginie est loin, le juge de paix n’a guère de moyens et les éleveurs sont prêts à se faire justice eux-mêmes. Mais un homme se dresse pour confondre les criminels, armé d’un sens de l’observation hors du commun, d’une capacité aiguë à la déduction et… d’une Bible qui lui sert de guide. Voici Oncle Abner, un des premiers grands détectives américains et le tout premier représentant du récit policier historique, dont les enquêtes sont pour la première fois traduites dans leur intégralité.Avis : Merci au forum Imaginarium et Rivière blanche pour ce partenariat.
Voici un livre qui recouvre un grand nombre de nouvelles sur l’Oncle Abner. Un homme qui croit en la justice divine, et qui sur terre fait un peu office d’enquêteur et essaie de faire régner la justice, comme il la pense bonne. Chaque nouvelle nous est contée par Martin, qui a neuf ou dix ans, selon la nouvelle, et qui raconte les événements comme il les a vécu. On sent que l’écriture est mâture, le style presque un peu lourd, Martin n’est plus un enfant quand il raconte, il parle de ses souvenirs, et j’ai trouvé par conséquent assez difficile de s’identifier, de rentrer dans l’histoire.
Le style est descriptif, puisque c’est à partir de plusieurs détails que Abner va mener ses enquêtes, mais j’ai trouvé que parfois on emmagasinait trop de données en même temps. Entre ce que voit Abner, ce que fait Abner, ce que voit Martin, ce que pense Martin, ce qui est vraiment, je me perdais par moment un peu sur tout ce qui était raconté.
Dans les autres points négatifs, j’ai regretté que pour la plupart des nouvelles, le coupable soit aussi évident. L’intérêt de ces histoires n’est pas tant de trouver le coupable, ni ses raisons, mais plutôt comment Abner va l’emmener à avouer et comment il a trouvé les indices. Du coup, en tant que lecteur on reste assez passif, à l’extérieur de l’histoire, et on attend que Abner donne ses explications. J’avoue que j’aurais beaucoup plus apprécié un héros qui cherche à résoudre l’enquête, plutôt qu’un héros qui a déjà tout en main et qui fait durer le dialogue. Il est arrivé que je m’ennuie.
Les nouvelles les plus intéressantes finalement, étaient celles où Abner réussissait à réellement me surprendre. De par ses actes ou ses paroles. Ou bien simplement parce que le coupable n’était pas celui que l’on pensait, ou pas pour les raisons qu’on le pensait. Les nouvelles donc qui nous trompes par leurs faux indices et où le lecteur est entraîné dans l’histoire.
Pour les personnages, Martin et Abner sont les deux principaux. Martin n’a pas vraiment de personnalité, il admire son oncle et est surtout là en tant que spectateur de l’histoire. Il va parfois parler de ses sentiments, c’est là un moyen de nous guider en erreur quelque fois. Abner m’a paru plutôt plat, presque trop parfait finalement. Physiquement il est fort, il inspire le respect. Il est aussi très intelligent, très observateur. Sa croyance envers Dieu est un peu trop présente. Habituellement ça ne me dérange pas, mais ici, j’ai trouvé que sa croyance était un peu trop mise en avant. Abner fait régner la justice à sa manière, il arrive par exemple qu’il laisse partir les coupables plutôt que de les livrer, selon ce qu’il pense juste, il fera payer le coupable autrement.
J’aurais apprécié voir chez lui des défauts, ou savoir qu’il n’était pas surhumain et pouvait se tromper, mais ce n’était pas le cas. Dommage.
Les autres personnages qui apparaissaient étaient souvent là pour l’intrigue et mettant en valeur Abner – soit parce qu’ils enquêtaient avec lui et se trompaient, soit parce qu’ils étaient les coupables et Abner finissait toujours par être le plus malin.
En soi, j’ai passé un bon moment avec ces nouvelles, elles ne sont pas addictives, mais elles se laissent lire. Sans apporter un grand suspens, j’avoue que j’ai fini par me prendre au jeu de certaines d’entre elles – notamment quand elles se montraient surprenantes. Je reste tout de même un peu déçue par le style et par le fait que le lecteur reste trop passif dans l’histoire.
Tout de même un bon moment de lecture.
En plus : les histoires ont été traduites par Jean-Daniel Brèque (d’habitude je sais je le dis pas, mais là c’est écris en gros sur la couverture alors je me sens obligé).