
La représentation de la Première Guerre mondiale par les graveurs, dont beaucoup avaient connu le front, emprunte essentiellement au registre de l’épouvante. Boucherie des tranchées et des bombardements, ruines, victimes civiles, gueules cassées se multiplient, tant chez les artistes français que chez leurs confrères Allemands, réunis dans une forme de fraternité de l’horreur. Il n’est qu’à voir les planches expressionnistes d’Otto Dix (Der Krieg, 1924), les bois de Vallotton aux larges aplats noirs (C’est la guerre, 1915) ou les personnages fantomatiques des eaux-fortes d’Henry de Groux (Le Visage de la victoire, 1916) pour s’en convaincre.
