Personnalité et lendemains qui ne chantent plus, par Alain Gagnon…

Publié le 19 mars 2015 par Chatquilouche @chatquilouche

Notre personnalité se construit à coups d’identifications – parents, maîtres, proches, héros littéraires ou cinématographiques…  Des attitudes et comportements découlent de chacune.  Nous utilisons l’une ou l’autre de ces intégrations selon les circonstances de la vie.  Nous opterons en faveur d’une représentation à donner de soi plus stoïque en temps de conflits, etc.  On en change pour s’adapter et survivre socialement, tout comme, selon les saisons, on change de vêtements dans nos pays tempérés.

Mais…  Et c’est là l’unique et cruciale question : qui se promène d’une identification à l’autre ?  Qui en soi change de vêtements ?  Celui-là veut durer et perdure sous les masques ou les oripeaux.

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Je n’arrive pas à comprendre cette grogne médiatique et des réseaux sociaux sur cette déclaration de Harper : à savoir qu’il est utile pour un fermier vivant en région isolée de posséder une arme.  J’ai grandi au Lac-Saint-Jean ; les fusils et carabines pullulaient.  Il m’est difficile de ressentir cette frilosité des urbains envers les armes à feu.

Je sais :  elles peuvent tuer en des mains irresponsables.  Les autos aussi, et la malbouffe ; et les ponts d’où l’on se jette ; et l’alpinisme ; et les couteaux de cuisine ; et les sports de combat…  Même le hockey.

L’arme est l’un des symboles de la liberté individuelle ?  Comme l’automobile ?  (Sous les monarchies d’ancien régime, seuls les nobles avaient le droit de porter une arme.)  La crainte des libertés pousserait-elle nos bien-pensants plateauisés à détester l’arme et l’auto ?

Je crains les lendemains qui ne chantent plus…

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (Marcel Broquet).  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).