Notre personnalité se construit à coups d’identifications – parents, maîtres, proches, héros littéraires ou cinématographiques… Des attitudes et comportements découlent de chacune. Nous utilisons l’une ou l’autre de ces intégrations selon les circonstances de la vie. Nous opterons en faveur d’une représentation à donner de soi plus stoïque en temps de conflits, etc. On en change pour s’adapter et survivre socialement, tout comme, selon les saisons, on change de vêtements dans nos pays tempérés.
Mais… Et c’est là l’unique et cruciale question : qui se promène d’une identification à l’autre ? Qui en soi change de vêtements ? Celui-là veut durer et perdure sous les masques ou les oripeaux.
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Je n’arrive pas à comprendre cette grogne médiatique et des réseaux sociaux sur cette déclaration de Harper : à savoir qu’il est utile pour un fermier vivant en région isolée de posséder une arme. J’ai grandi au Lac-Saint-Jean ; les fusils et carabines pullulaient. Il m’est difficile de ressentir cette frilosité des urbains envers les armes à feu.
Je sais : elles peuvent tuer en des mains irresponsables. Les autos aussi, et la malbouffe ; et les ponts d’où l’on se jette ; et l’alpinisme ; et les couteaux de cuisine ; et les sports de combat… Même le hockey.
L’arme est l’un des symboles de la liberté individuelle ? Comme l’automobile ? (Sous les monarchies d’ancien régime, seuls les nobles avaient le droit de porter une arme.) La crainte des libertés pousserait-elle nos bien-pensants plateauisés à détester l’arme et l’auto ?
Je crains les lendemains qui ne chantent plus…
L’auteur…
Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon