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Le grimoire d’Arkandias - Eric Boisset

Par Melusine1701

le grimoire d'ArkandiasThéophile Amoretti, douze ans, est passionné de lecture. Tous les mercredis, il laisse sa mère Marie, avec qui il entretient une relation aussi détendue que complice, pour hanter les allées de la bibliothèque. C’est là qu’un jour, il tombe sur un ouvrage que quelqu’un semble avoir dissimulé, glissé sous l’étagère. Un grimoire de magie rouge. Fasciné, Théophile le feuillette jusqu’à trouver une drôle de note. Sur la recette permettant de fabriquer une bague d’invisibilité, quelqu’un a abandonné un papier, avec des précisions, des rectifications. Intrigué, Théophile décide de tenter l’expérience. Il se confie alors à son meilleur ami, Bonaventure: sceptique, celui-ci accepte néanmoins de l’aider à rassembler des ingrédients aussi invraisemblables que du sang de poule noire ou un oeuf punais. Les choses se compliquent lorsqu’en revenant à la bibliothèque, Théophile apprend qu’un inquiétant personnage est passé après lui, a consulté le grimoire et a réclamé la fameuse note.

Courte et sympathique, cette histoire a l’avantage de faire fonctionner un scénario assez simple sans être toutefois simpliste. Elle fait donc partie de ces histoires qui trouvent grâce à mes yeux pour être accessibles à des jeunes (ou très jeunes) lecteurs sans les prendre pour des imbéciles. Le début m’a pourtant inquiétée: un adolescent de douze ans qui se précipite sur la piste d’une bague d’invisibilité sans se poser la moindre question, mouais, pour la vraisemblance du personnage, on pouvait mieux faire. Mais très vite, on oublie ce détail pour se lancer dans le décryptage de la recette, soigneusement travaillée et qui se confronte agréablement au réalisme (et oui, on n’égorge pas si facilement une poule noir quand on est un citadin de douze ans). Les aventures des deux protagonistes sont donc prenantes et le rythme est efficace.
Les deux héros m’ont d’ailleurs beaucoup plu. Evidemment, en lecteur avide, Théophile a de quoi gagner toute ma sympathie, lui qui se désintéresse des niaiseries que l’on fait lire aux enfants pour se jeter sur de la substantielle littérature. Mais j’ai surtout beaucoup aimé Bonaventure, l’antillais aux tresses toujours en mouvement, toujours en train de grignoter quelque chose, ou de se plaindre des soirées musicales interminables de sa famille, lui-même flutiste virtuose. Original et attachant, je l’ai de loin préféré à Théophile, plus convenu. Ma petite déception concerne Agénor Arkandias, le spécialiste de la magie rouge. Si j’ai trouvé très intéressant qu’il ne soit ni méchant ni gentil dans l’histoire, je regrette qu’on ne lui ait pas réservé un rôle un peu plus approfondi.
Quand à l’intrigue, elle aussi ne reste pas sur les facilités du début, car une fois créée, encore faut-il contrôler la bague d’invisibilité sans faire de bêtises, car on ne s’improvise pas magicien rien qu'en laissé traîner l’oeil sur un grimoire. Une fois l’histoire lancée, les rebondissements sont au rendez-vous jusqu’à la dernière page, avec des retournements de situations assez habiles et efficace. Les pages tournent donc toutes seules, et ça, c’est quand même un gage de qualité.

La note de Mélu:

Note 4

Une jolie découverte.

Un mot sur l’auteur: Eric Boisset (né en 1965) est un auteur français spécialisé dans la littérature de jeunesse.


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