Le déni, un obstacle supplémentaire pour réussir un régime de perte de poids, est illustré par cette étude anglo-américaine.Ainsi, selon les conclusions présentées dans la revue Public Health Nutrition, c’est en particulier le cas avec le sucre, où le » gap » apparaît plus que significatif entre la consommation réelle et déclarée. Une recommandation donc au recours à des mesures plus objectives, comme par exemple à des biomarqueurs, pour mieux suivre les patients obèses.
Il faut souligner en préambule que les études observationnelles évaluant si la consommation totale de sucre est liée à l’obésité aboutissent à des résultats contradictoires, cependant elles reposent, majoritairement, sur des données auto-déclarées sur questionnaires de fréquence alimentaire ou journaux alimentaires. Le biais est donc dans la sous-déclaration des apports alimentaires. C’est pourquoi cette étude a comparé 2 sources de données, auto-déclarée et » bio-mesurée « .
Les chercheurs des universités de Reading, de Cambridge (UK) et de l’Arizona State (US) ont rapproché la consommation auto-déclarée de sucre et les mesures des niveaux de sucre dans les échantillons d’urine chez 1.734 personnes, âgées de 39 à 79 ans, participant à la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) dont l’IMC a été suivi sur 3 ans.
Leur analyse confirme évidemment le lien entre des niveaux élevés de sucre dans les urines et la prise de poids et d’IMC, en revanche, c’est la relation inverse qui est constatée avec la consommation de sucre auto-déclarée. Précisément, l’analyse révèle,
· une différence étonnante entre les mesures de sucre dans les urines et la consommation de sucre auto-déclarée,
· les participants avec les plus hauts niveaux de sucre dans leurs urines sont plus susceptibles d’être en surpoids à 3 ans, ans que ceux ayant les niveaux les plus bas : Ainsi, 71% des participants présentant la concentration de sucre dans les urines la plus élevée, sont en surpoids 3 ans plus tard, vs 58% des participants présentant la plus faible concentration. Cela correspond à une augmentation de 54% du risque d’obésité.
· En revanche, 61% des participants ayant auto-déclaré les apports les plus élevés en sucre sont en surpoids, toujours à 3 ans, vs 73% des participants ayant auto-déclaré les plus faibles apports en sucre.
Suivre un patient en surpoids nécessite des biomarqueurs objectifs, concluent les chercheurs, car les patients font fréquemment montre de déni dans leurs auto-déclarations.
Une toute récente étude avait également suggéré, dans le même esprit, que parmi les femmes atteintes d’obésité, celles qui devraient perdre le plus de poids sont aussi les plus désinhibées, à la fois sur leurs habitudes alimentaires et leur apparence et sont donc, pour ces raisons psychologiques, celles qui ont » le moins » de chance d’en perdre.
Source:The journal Public Health Nutrition February 2015doi: 10.1017/S1368980015000300Association between sucrose intake and risk of overweight and obesity in a prospective sub-cohort of the European Prospective Investigation into Cancer in Norfolk
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