Connaissez-vous Vursatyl ? Probablement pas. Pourtant, ce MC est quelqu’un de plutôt connu et de respecté de l’autre côté de l’océan. Pourquoi ? Il a tout simplement du talent. Il fait partie de ces rappeurs, devenus assez rares, qui distillent un rap intelligent et capables de faire sens lorsqu’ils parlent du bonheur, des problèmes et de tout ce qui fait le charme de la vie. Avec son groupe Lifesavas, qu’il forme avec ses amis Jumbo et Rev Shines et leur premier album Spirit In Stone sorti en 2003, Vursatyl, parolier du groupe nous dévoile une palette assez lourde d’idées et de mots, plus proche de la poésie que du bling bling nauséabond. Un équivalent américain à Oxmo Puccino si vous préférez.
Un des titres phare de ce premier album « Hello Hi Hey », qu’on vous propose de réécouter ci-dessous, met en scène une série de clichés que Vursatyl a rencontré dans sa vie, à l’ego surdimensionné, avant de se rendre compte dans un dernier couplet, que ces personnages n’existaient pas, qu’il s’agissait de lui et que le succès lui était monté à la tête. Chienne de vie.
Vous l’aurez compris, il n’est pas le genre de rappeur à exulter en étalant ses chaines en or, manteaux de fourures et autres gentes chromées, pour faire parler de lui. Le swag, il n’en a rien à branler, il n’est pas là pour ça. Il fait partie de ceux qui n’ont pas besoin d’être dans l’apparence pour exister, car ils sont bien trop intelligents pour ça. Son second album avec les Lifesavas, sorti en 2007, ne fera d’ailleurs que confirmer cette idée. Alors en tant que fan de son travail, c’est tout naturellement qu’à l’annonce d’un éventuel travail en solo je suis allé creuser un peu pour chercher quelques infos. Cet album s’intitulera Crooked Straights et devrait sortir, selon les dires, le 11 mai prochain sur BBE Music.
Le premier extrait disponible pour le moment s’intitule « Super ». Il s’agit une fois encore d’un « ego trip » dans lequel Vursatyl, fort de ses années d’expérience nous parle de sa vie, de la chance qu’il a eue de pouvoir vivre de sa passion et du fait que malgré tout, ça ne fait pas de lui un héros. Encore une belle preuve d’humilité. Côté production, pas de surprise, ça reste relativement old school dans la composition. La prod n’est pas là pour noyer le flow, mais bien pour lui rendre hommage. Quelques notes de piano, une rythmique basique, une nappe électronique en fond et basta. La feature, proposée par Don, n’a en revanche pas grand intérêt et on aurait peut être préféré quelque chose d’un peu plus original qu’un simple « Super, super » au moment du refrain.
Mais ne soyons pas trop vache quand même. Il est relativement rare de trouver aujourd’hui des rappeurs dont les convictions ne s’altèrent pas avec la venue du succès. Vursatyl semble faire partie de ces gens là et c’est tout à son honneur. Il nous tarde donc d’écouter le reste de cet album, prévu on le rappelle pour le 11 mai prochain, pour savoir si l’intégralité de ce qui nous sera offert restera dans la lignée de ce qui nous était proposé. Stay tuned !
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Super, videoclip, Vursatyl