- que le Ministère des Finances a eu une révélation. Le cash, le liquide, les espèces, sont au cœur de tous les trafics, la mère de tous les trafics, leur sœur, leur cousine, leur fille, leur concierge, leur banquière, leur meilleure amie. De l’argent liquide qui s’échange dans le travail illégal, le trafic de drogue, la fraude fiscale et le financement du terrorisme. Est-ce vraiment vrai que les dealers ne prennent pas les chèques ? Il semblerait que non. Donc, puisqu’au Ministère des Finances on cogite dur, on s’est dit : si on enlève les biftons, on va éradiquer les trafics. Donc, on prend des mesures. Interdiction de payer plus de 1000 € en espèces, gros retraits systématiquement surveillés, une pièce d'identité pour échanger des devises, obligation de déclarer les capitaux transitant par le fret. Si vous êtes trafiquants, je vous imagine bouder un peu. Mais c’est ainsi, la vie est dure pour tout le monde. Quitte à atterrer, je vais être terre-à-terre : il n’y a qu’une seule Terre pour nous tous, et nous sommes tous terriens.
- que le bureau de l'Assemblée nationale a décidé, hier, à l'unanimité, de lever l'immunité parlementaire du député-maire UMP Patrick Balkany. Jusqu'alors, son statut de parlementaire interdisait aux juges de lui imposer des mesures restrictives de liberté. Ils enquêtent depuis fin 2013 sur le train de vie des époux Balkany, qui ne colle pas avec leurs déclarations à l'administration fiscale et à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. Que justice suive son cours. Et revenons à la levée d’immunité. C’est le bureau de l'Assemblée nationale, composé de 22 membres de tous bords, qui la décide. Sans envie aucune de revenir sur l’objet, les objectifs, ou, s'il y en a, les bonnes raisons de cette immunité parlementaire décidée par les parlementaires pour les parlementaires, je dis, comme ça, à brûle-pourpoint et sans tourner autour du pot, je dis, annulons-la définitivement, ré-humanisons-les, remettons-les dans la vraie vie, redorons le mot égalité, rendons-les justiciables comme leurs électeurs. Quitte à atterrer, je vais être terre-à-terre : il n’y a qu’une seule Terre pour nous tous, et nous sommes tous terriens.
- que les journalistes du Canard enchaîné adorent éplucher, avant leur mercredi matin de publication, les factures de travaux. Il y a quelques semaines, ils avaient épinglé Thierry Leapon, ex-patron de la CGT, pour les travaux dans son bureau et dans son appartement, un coup double qui avait coûté son poste au leader syndical. Hier, c’est Mathieu Gallet, président de Radio France, qui est passé à la moulinette. La rénovation de son bureau aurait coûté plus de 100 000 euros au groupe public de radio. Le petit problème semble être le mot public, non ? Le groupe Radio France est détenu à 100 % par l'État français et tire la majeure partie de son financement de la redevance audiovisuelle. Donc, on a payé les boiseries du bureau de Mathieu. Mais le groupe explique que la Maison de la Radio est un lieu spécial. La facture se justifierait par la nécessité de préserver par des travaux très spécialisés un patrimoine historique témoin des arts décoratifs des années 60, un patrimoine, notre patrimoine donc, composé d’un ensemble de boiseries, meubles et d’un décor mural en palissandre. Alors, avec nos impôts, qu’on embellisse nos demeures, qu’on agrémente nos chaumières, qu’on honore nos maisonnettes, ce sera équitable. Quitte à atterrer, je vais être terre-à-terre : il n’y a qu’une seule Terre pour nous tous, et nous sommes tous terriens.
jeudi 19 mars 2015