Ce que dit la littérature : L’allaitement maternel est bénéfique à la mère et à l’enfant dans un grand nombre de domaines mais, si poursuivi jusqu’à l’âge d’un an, il peut stimuler le développement du cerveau de l’enfant et optimiser son Q.I. Une étude de Harvard, présentée dans la revue JAMA Pediatrics, l’a déjà suggéré. D’autres études, 14 exactement, citées en préambule par les auteurs, ont lié l’allaitement maternel à l’amélioration de la fonction cérébrale chez l’enfant avec une augmentation estimée à 3 à 5 points du Q.I. de l’enfant. Certaines ont également montré l’association entre un allaitement maternel prolongé et l’appartenance des parents aux classes moyennes ou supérieures, un autre facteur (ici de confusion) de Q.I. C’est ici même, dans la structuration sociale de l’allaitement maternel, que nait la critique de ces conclusions, associant allaitement maternel et Q.I. En particulier, les durées les plus longues d’allaitement sont trouvées chez les mères de niveaux socio-économiques élevés. Ici, les chercheurs de l’Université de font le tour de la question en montrant l’association entre l’allaitement, le Q.I., le niveau d’études et de revenus.
Cette étude de la Federal University of Pelotas (Brésil) a donc suivi durant plus de 30 années 3.493 nouveau-nés et apporte pour la première fois, la preuve que l’allaitement prolongé augmente non seulement l’intelligence au moins jusqu’à l’âge de 30 ans, mais a aussi un impact sur le niveau d’études et de revenus.
· L’originalité de la méthodologie repose sur le choix d’un échantillon présentant un taux d’allaitement réparti uniformément indépendamment de la classe sociale.
La durée d’allaitement a été répartie sur 5 niveaux.
Le Q.I. des participants a été évalué à l’âge de 30 ans par l’échelle Wechsler Adult Intelligence Scale.
Informations sur le QI et l’allaitement était disponible pour un peu plus de la moitié (3493) participants.
Les autres facteurs de confusion ont été pris en compte (revenus de la famille à la naissance, scolarité des parents, ascendance génomique, tabagisme maternel pendant la grossesse, âge de la mère, poids de naissance, mode d’accouchement…). L’analyse montre :
· la relation entre une durée prolongée d’allaitement maternel et un niveau d’intelligence accrue à l’âge adulte, des études plus longues et de meilleurs revenus.
· La relation est dose-dépendante : Plus l’allaitement maternel est prolongé, plus ces bénéfices (Q.I., études et revenus) sont significatifs.
Ainsi,
· un enfant allaité pendant au moins 1 an » gagne » plus de 4 points de Q.I., presqu’1 année d’étude en plus, et gagne 30% de plus que le revenu moyen à l’âge de 30 ans, vs celui nourri au sein durant moins d’un mois.
Quelques explications sont rappelées, comme la présence d’acides gras saturés à longue chaîne, présents dans le lait maternel, reconnus comme essentiels pour le développement du cerveau.
Bref, une étude qui suggère des effets de l’allaitement sur le développement cognitif, persistant bien au-delà de l’âge adulte.
Source: The Lancet Global Health 10.1016/S2214-109X(15)70002-1 Association between breastfeeding and intelligence, educational attainment, and income at 30 years of age: a prospective birth cohort study from Brazil
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