À vos claviers !!
A leading filmmaker of the 90s and 2000s, father of visual accomplishments such as Heat (1995), The Insider (1999) and Collateral (2004), Michael Mann comes back even stronger, 6 years after his last film Public Enemies (2009). Following Mann's previous work, Hacker deals with new means of terrorism and cybercrime. Nowadays a relevant equation.
To your keyboard!More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Synopsis : À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai Wan a été hackée. Un groupe de hauts gradés de l’Armée populaire de libération chinoise charge le capitaine Dawai Chen (Leehom Wang), de retrouver et de neutraliser l’auteur de ce crime. À Chicago, le Mercantile Trade Exchange est aussi hacké. Carol Barrett (Viola Davis), une agente chevronnée du FBI, encourage ses supérieurs à associer leurs efforts à ceux de la Chine. Mais le capitaine Chen insiste pour que ses homologues américains libèrent sur le champ un célèbre hacker détenu en prison : Nicholas Hathaway (Chris Hemsworth).
© Frank Connor/Legendary Pictures and Universal Pictures
Si l’on pouvait dire au sortir de ses derniers films, Miami Vice et Public Enemies, que Michael Mann avait quelque peu perdu le feu sacré, chacun de ses films reste quand même un événement en soi, tant au-delà de la promesse d’une maîtrise technique et narrative que de sa faculté à nous offrir une radiographie minutieuse de la société à travers le portrait de ses personnages marginaux.Michael Mann ayant souvent été en avance sur son temps, il n’est donc pas étonnant de le voir s’embarquer dans ce polar mâtiné d’action nous racontant comment des cyber-attaques terroristes ciblées sur des centrales nucléaires et des marchés boursiers sans revendication aucune mettent en péril la démocratie du monde moderne ; la cyber-criminalité ayant été très peu abordée au cinéma si l’on excepte le quatrième volet DIE HARD, douloureux souvenir…
Comme souvent dans les films hollywoodiens, face à un ennemi (invisible pour le coup), un homme seul nommé Nicholas Hathaway va être appelé à la rescousse façon Chuck Norris, lui seul ayant les compétences informatiques nécessaires pour contrer ce terrorisme d’un genre nouveau.
Et première surprise, alors que l’on s’attendait à découvrir en Nicholas Hathaway un gentil petit génie à lunettes des claviers planqué dans sa chambre entre deux posters de Lara Croft (cliché hollywoodien), il nous apparaît sous la forme d’un ancien taulard patibulaire incarné par le bellâtre Chris Hemsworth !! qui voulait sans doute prouver qu’il pouvait jouer autre chose que des bodybuildeurs imberbes.
S’il veut acquérir la liberté et sans doute la rédemption qui va avec, Hathaway va devoir collaborer avec les services secrets chinois et américains afin de remonter la source de la menace et l’éradiquer pour remettre un peu d’ordre dans ce monde pas si bien huilé, qui n’attendra qu’une prochaine étincelle pour exploser de nouveau.
© Frank Connor/Legendary Pictures and Universal Pictures
Si l’on est content de voir l’acteur australien dans un autre rôle que le Dieu du tonnerre asexué, sa présence est malgré tout le symbole de cette schizophrénie ambiante qui caractérise le métrage.Car dans l’ensemble le film nous entraîne sans temps mort à travers de multiples rebondissements et de nombreux endroits du monde (on se croirait dans un James Bond) et le plaisir de retrouver enfin le style nerveux d’un Michael Mann, délaissé dans Public Enemies, et sa formidable gestion de l’espace et du temps (malgré une caméra tremblotante) nous prouve qu’à 72 balais, le père Mann en a encore dans le pantalon.
Le film nous identifie d'emblée au personnage d'Hathaway, et sa quête personnelle de retrouver un semblant d'identité et de liberté dans ce monde ultra-contrôlé est l'un des points les plus réussis du film. Mais l’impression au sortir de la salle de ne pas savoir sur quel pied le métrage a voulu danser est très palpable et nous laisse un sentiment d’inachevé.
Comme si les décideurs avaient trop hésité entre le polar (le cerveau) et le film d’action (les muscles), le résultat s’en ressent grandement sur le grand écran. Hacker semble vouloir se légitimer au niveau de sa véracité et de son exactitude. Le travail de documentation du scénariste Morgan Davis Foehl est parfaitement retranscrit à l’écran ; il arrive même à nous donner des frissons quand on imagine qu’un simple individu peut ébranler le monde avec une seule touche de clavier.
© Frank Connor/Legendary Pictures and Universal Pictures
Mais hélas ce didactisme très (trop) présent nous tient parfois à distance et comme il ne faut pas faire fuir les spectateurs, des séquences de fusillade et de baston sont disséminées ça et là dans le but de ne pas tomber dans deux heures de blabla informatique à vous en donner la migraine (surtout pour les néophytes). Cela sert également à justifier la carrure toute en testostérone de Nic Hathaway, renforcée par sa faculté au combat et ainsi légitimer la présence d’Hemsworth au casting donc.Cache misère peut être, surtout quand le grand méchant du film n’est traité que comme un fonctionnaire planqué dans son bureau pour nous faire arriver à la confrontation finale dans un sublime décor de fête, mais dont la crédibilité des événements vient entâcher le tableau. C’est la petite touche Michael Mann qui a parfois tendance à en faire trop.
Toutes ces petites anicroches mises de coté, Hacker reste un très bon divertissement valant nettement le coup d’œil, bien plus intelligent que la grande majorité des films d’action sortant de nos jours. Son échec cuisant aux États-Unis devrait nous pousser, spectateurs français, à lui donner une seconde chance dans l’hexagone, ne serait ce que pour continuer de soutenir un réalisateur qui aura su marquer les esprits de beaucoup d’entre nous sur ces dernières décennies.
TomR
En savoir plus :
- https://www.facebook.com/BlackhatMovie (Facebook officiel)
- http://www.universalpictures.fr/film/hacker (site officiel du distributeur)
- Date de sortie France : 18/03/15