De Sendaï à Port-Vila : il faut financer la gestion des risques climatiques

Publié le 18 mars 2015 par Cmasson

Les dégâts causés par le cyclone d’une intensité de 5 sur 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson restent difficiles à estimer. Pour les habitants, c’est la plus violente des catastrophes que l’archipel ait connu et dont ils auront à se remettre. Les populations les plus exposées et affectées sont les plus vulnérables, les plus pauvres et pourtant encore les moins bien préparées. Dans le cas du Vanuatu, les 250 000 habitants font partie des populations les moins responsables du changement climatique qui entraîne les événements climatiques extrêmes.

L’intensification de catastrophes naturelles de plus en plus en violentes et récurrentes confirment que les conséquences du changement climatique observé par la communauté scientifique sont déjà une réalité à travers le monde. En Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique et en Océanie, la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes comme les sécheresses, les inondations, les pluies torrentielles, les tsunamis et cyclones, frappe déjà.

La société civile attend beaucoup de cette année 2015 lors de laquelle des négociations décisives aboutiront sur un accord international lors de la Conférence des Partis qui se tiendra à Paris en décembre, la COP21. C’est une première déception qui s’exprime alors que les 186 Etats réunis actuellement à Sendaï au Japon à l’occasion de la Conférence Mondiale des Nations Unies au sujet de la prévention des risques naturels (WCDRR), ont refusé de s’accorder sur un plan de financement ambitieux de soutien des populations les plus exposées aux risques malgré des effets d’annonce sur la nécessaire résilience des communautés impactées, échappant ainsi à leurs responsabilités.

«Au regard de la société civile, les négociations sont décevantes. Les Etats n’arrivent pas à trouver un consensus autour de la question des mécanismes de financements qui pourraient supporter les pertes et dommages des pays et populations les plus à risque.», déclare depuis Sendaï Sandrine Roussy, référente Gestion des Risques de Catastrophe pour Action contre la Faim.

La gestion des risques de désastres et catastrophes dites naturelles est un point-clé de la résilience des populations et de la réappropriation de leurs moyens de subsistance. Au Vanuatu, les arbres fruitiers ont été arrachés, le bétail décimé, les terres agricoles ravagées et le matériel de pêche ainsi que les bateaux noyés. L’archipel pratiquait une agriculture vivrière qui subvenait au moins en partie aux besoins nutritionnels et à la diversification alimentaire de la population. Les ressources en eau potable sont également compromises : le risque de maladies hydriques entrainant la mort comme le choléra ou les diarrhées infantiles augmentent dans les conditions d’insalubrité qui font suite à un cyclone. L’aide humanitaire d’urgence assistera les habitants dans un premier temps.

Or, comme dans d’autres pays fortement impactés par un désastre climatique, l’économie locale est détruite et des plans de financements de réhabilitation des moyens de subsistance sont indispensables à défaut de quoi, la pauvreté, la sous-nutrition et la faim seront le sort de ces rescapés.

Pour Action contre la Faim, face aux risques d’épidémie et à l’insécurité alimentaire grandissante de zones exposées régulièrement et durement aux événements climatiques extrêmes entrainés par le changement climatique, la mobilisation internationale et la prise de responsabilité de tous les Etats est une exigence forte.

En savoir plus : http://blogs.mediapart.fr/blog/action-contre-la-faim/180315/l-ambition-d...

Porte-parole joignables à Paris et au Japon auprès du contact presse : Karima Zanifi - 01 70 84 72 37 - kzanifi@actioncontrelafaim.org