La nouvelle affaire – la douzième - à laquelle participe Raoul Signoret, le reporter aventureux du Petit Provençal, le conduit à Château-Gombert. Comme à son habitude, il met le doigt sur une affaire considérable, qui commence – grâce à lui – par la découverte de deux petits cadavres d’enfants dissimulés dans une grotte, pourtant murée depuis des années. Et c’est en remarquant que les briques ont été à nouveau maçonnées de frais qu’il imagine d’aller y voir, accompagné d’un vieux photographe à la retraite (tiens, tiens … serait-ce un avatar de l’auteur lui-même ?) habitant le village, et qui jouera dans cette aventure un rôle capital.
Pas question de dévoiler quoi que ce soit de plus sur cette sombre histoire, qui a pour cadre les collines au nord-est de Marseille, en ce chaud mois de mai 1909. On note des faits terrifiants mais pas suffisamment reliés entre eux, la présence de personnalités jugées influentes, la nécessité de débusquer des preuves avant de mettre la police – et l’excellent Eugène Baruteau, oncle de Raoul et maître de l’Evêché, en action. Raoul se mêle de tout et risque sa peau pour comprendre … Sa pratique sportive va lui être d’un grand secours !
Pour résoudre cette énigme, on manque de témoins. En revanche, on va découvrir la noirceur de certaines pratiques hélas toujours aussi actuelles, mais sans doute bien plus scandaleuses dans ces temps de début de siècle et de pudibonderie militante.
Le livre reprend fidèlement les codes de la série : des personnages hauts en couleurs, le soleil et le merveilleux paysage de la mer servant de décor aux déjeuners dominicaux de la famille Baruteau, le parler local qui me rappelle bien des expressions familiales, des recettes de cuisine et surtout, un suspens qui dure, qui dure … Jusqu’à l’explication finale devant les familiers du commissaire central, à l’occasion d’un repas napolitain, comme dans les romans d’Agatha Christie et l’exposé d’Hercule Poirot.
Juste un petit regret : j’ai fini par éviter de lire les titres des chapitres pour ne pas savoir ce qu’ils recèlent …
L’affaire de la Soubeyranne, roman policier de Jean Contrucci (dans la série des nouveaux mystères de Marseille), Chez JC Lattès, 394 p. 19€