« Un homme idéal » : le thriller à la française se porte bien

Publié le 18 mars 2015 par Toulouseweb

Il y avait foule, il y a deux semaines, dans cette grande salle du Gaumont Wilson, pour l’avant-première d’ « Un homme idéal », de Yann Gozlan, qui était venu présenter son film avec Pierre Niney, le premier rôle du film, qui vit actuellement un début de carrière fracassant. En effet, après son César de Meilleur Acteur pour le « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert, il se permet de démissionner de la Comédie Française alors qu’il vient juste d’avoir 26 ans… Il n’y aura même pas passé cinq ans !
Mais, dans la foule des spectateurs présents ce soir-là, il n’est pas sûr que tous avaient vu la biographie du grand couturier, au cinéma, et que tous avaient vu Pierre Niney au théatre. En fait, il vaudrait mieux écrire « toutes » que « tous », car la salle était très majoritairement composée de jeunes spectatrices, qui devaient penser que le visage et la silhouette de ce jeune acteur accrochait bien la lumière … bref, qu’il était craquant. Et craquant, en effet, il l’est, comme beaucoup de jeunes comédiens français entre 25 et 35 ans actuellement, qui apportent un souffle tout à fait nouveau dans la production française, dont la diversité est actuellement remarquable, nous l’avons déjà souligné dans les critiques publiées ici.
Mais venons-en au sujet du film… Nous sommes dans le domaine du polar, domaine dans lequel Yann Gozlan a déjà œuvré pour ses deux premiers longs-métrages. Ici nous suivons le parcours d’un jeune homme, Mathieu, qui rêve d’être auteur littéraire, mais, qui, en attendant de vivre de sa plume, travaille dans une entreprise de déménagement. Et un jour, en débarrassant l’appartement d’un homme vivant seul et récemment décédé, il tombe sur un manuscrit, et le sujet en est brûlant, plus de cinquante ans après, puisqu’il s’agit de la guerre d’Algérie… Ce manuscrit est en fait plutôt un « journal de marche », émaillé de croquis et de photos fasciné, Mathieu entrevoit tout de suite la possibilité de s’approprier cette histoire vécue, et d’en faire un roman… Une spirale infernale commence, dans laquelle notre « auteur par substitution » va peu à peu s’enferrer dans le mensonge, dans la supercherie, jusqu’au jour où le passé le rattrape…
La montée dramatique du film est très bien menée, le suspens est bien maîtrisé, et Pierre Niney, très entouré après la projection du film par les chasseuses d’autographe, montre bien que l’on ne bâtit pas une carrière en interprétant des personnages de « bisounours », mais plutôt des personnages de salauds. Quant au film, lui, en résumé, il ne lorgne pas tellement du côté d’Alfred Hitchcock, mais plutôt du côté des grands films de Claude Chabrol. Il y a pire, comme références…
Christian Seveillac