On apprend la vie en lisant.
Dans le cadre du Prix des étudiants du roman France Culture – Télérama, une rencontre a été organisée à la librairie Atout Livre, à Paris, avec Lionel Duroy, et menée par le journaliste Michel Abescat de Télérama.
Je bouquine tout le temps, et j’écris tout le temps.
Lionel Duroy nous raconte son enfance. Ses grands-parents ont vécu l’horreur de la guerre 14-18. Ce qui explique, pour lui, le penchant vichyste de ses parents. Lui, l’enfant, qui vit dans cette ambiance, ne peut qu’adhérer aux mêmes idées. Il ne s’en éloignera qu’en grandissant, et en affirmant sa propre personnalité. Il découvre l’intérêt de la vie dans les livres. Il a une enfance plutôt pauvre, et échappe à la difficulté de la vie en lisant. Et il réalise ce travail d’accès à la culture tout seul, étant donné l’absence de toute culture à l’intérieur de la maison familiale.
Je découvre la vie beaucoup plus dans la littérature, que dans la réalité.
Pendant que son frère se consacre à la photographie, lui se dirige vers l’écriture et le journalisme.
Quand on écrit à 20 ans, c’est nul. Il faut 10 ans pour avoir sa voix. C’est beaucoup de travail.
Son frère lui transmet sa passion. Lionel Duroy dit passer des heures à observer des photos, jusqu’au moindre petit détail. De ces détails que le photographe lui-même n’a pas vu. Dans une photo, il aime observer « tout ce qui dépasse ». D’ailleurs, il nous raconte être en train de regarder des photos de sa mère, pour écrire un livre sur elle.
Quand on écrit, on ne s’interdit rien.
Quant à son processus d’écriture, il nous dit écrire une page par jour. L’histoire s’invente tout doucement. Il aime ne pas savoir ce qu’il va écrire le lendemain. Il se relit 6 ou 7 fois, puis il arrête, et avance chaque jour, page par page. Même quand il relira les épreuves, il ne changera absolument rien. Et c’est une des conditions qu’il impose à son éditeur : le texte doit rester tel quel.
L’écriture est le véhicule de l’intelligence.
Cet écrivain est fascinant. Son nouveau roman, Echapper, passionnant.