Le Dernier Loup est l'adaptation du roman d'aventure Le Totem du Loup de Jiang Rong (de son vrai nom Lu Jiamin), paru en 2004 et à ce jour, vendu à plus de 20 millions d'exemplaires. Ce qui en fait le deuxième livre chinois le plus vendu de l'histoire, juste après le Petit Livre Rouge de Mao. Il a fallu 7 ans au réalisateur Jean-Jacques Annaud pour finaliser son dernier film, tourné en Chine. Ce qui ne fut pas chose facile, car il était indésirable dans l'Empire du Milieu depuis Sept ans au Tibet, sorti en 1997. Pour Le Dernier Loup, son treizième long-métrage, il choisit pour donc héros un animal sauvage, comme il l'avait fait pour L'Ours en 1988 et Deux Frères en 2004. C'est un cinéaste associé à ses vieux films cultes et n'ayant rien signé de marquant ces dernières années. Autant dire qu'il était attendu au tournant avec cette œuvre qui lui permet de renouer avec son intérêt pour le film animalier et son sens du grand spectacle. Retrouvera-t-il ici ce qui a fait son succès dans les années 80 et 90 ? Parviendra-t-il à nouveau à explorer les rapports entre les hommes, les animaux et la nature ?
Un loup dans la bergerie
En pleine Révolution Culturelle, Chen Zhen (Feng Shaofeng), jeune étudiant originaire de Pékin, décide de partir en Mongolie Intérieure afin d'apprendre à lire et écrire aux bergers nomades. En échange de quoi, il travaillera pour eux. Il s'installe avec un autre étudiant, Yang Ke (Shawn Dou) chez le vieux Bilig (Basen Zhabou), un éleveur. La pratique est courante à la fin des années soixante, et est même encouragée par le gouvernement de l'époque. Toujours est-il que le jeune homme est rapidement fasciné par les loups, animaux sacrés en Mongolie, symboles de liberté. Alors qu'un employé de l'administration décide qu'ils sont nuisibles et qu'il faut les éliminer, Chen recueille un louveteau, la cache et l'élève. Il s'attache à l'animal, qui ne tarde pas à poser quelques problèmes aux bergers.
Loup, y-es-tu ?
Impossible de ne pas penser au grand Jack London en regardant Le Dernier Loup, en particulier à Croc-Blanc, qui relatait l'histoire d'un loup et de son maître. Et lorsque Chen recueille le louveteau, c'est l'instant super-cute du film : la ravissante petite boule de poil aux oreilles pliées et aux grands yeux bleus a suscité une vague de " ohhhhhhhh " dans la salle. Saluons au passage le travail du dresseur canadien Andrew Simpson qui s'était également occupé des loups sur le tournage de Loup, de Nicolas Vannier. Le résultat est impressionnant. Ceci dit, la relation entre Chen et " petit Loup " - oui, c'est comme cela qu'il s'appelle, originalité, quand tu nous tient ! - est assez superficielle et les motivations du jeune homme restent floues. Il ne semble pas y avoir de lien particulier entre eux, du coup, on passe à côté de la case " émotion ". Les somptueux paysages mongols et les vibrants couchers de soleil pourpres ne trouvent pas d'écho sentimental dans le scénario. Et les histoires secondaires, qui arrivent en nombre (problèmes économiques des bergers, l'amitié entre Chen et Bilig et l'inévitable romance entre le jeune citadin et une magnifique autochtone), ne nous émeuvent pas plus. Dommage, car Le Dernier Loup est une belle épopée qui nous plonge au cœur de la steppe mongole à la découverte d'un peuple fascinant qui vit au rythme des saisons. Et le loup est une créature qui n'a pas fini d'éveiller notre intérêt.
Pour un autre article sur Le dernier Loup, c'est par ici, et pour en savoir plus sur le roman de Jiang Rong, c'est par là.
Critique - Le Dernier Loup
Le dernier Loup est un beau spectacle auquel il manque une petite touche d'émotion.
- Les paysages somptueux
- Le dressage des loups, impressionnants
- Le manque d'émotion et d'une relation plus forte entre Chen et son loup
- La version française - Au secours !
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