[Critique] DIVERGENTE 2 : L’INSURRECTION

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Insurgent

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Robert Schwentke
Distribution : Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller, Kate Winslet, Naomi Watts, Ansel Elgort, Jai Courtney, Octavia Spencer, Ray Stevenson, Zoë Kravitz, Maggie Q, Mekhi Phifer, Daniel Dae Kim, Ashley Judd, Jonny Weston…
Genre : Action/Science-Fiction/Adaptation/Suite/Saga
Date de sortie : 18 mars 2015

Le Pitch :
Recherchés activement après avoir découvert le complot mené par les Érudits, la faction dominante, Tris et Quatre recherchent des alliés, afin de renverser le régime totalitariste. Tandis que la loi martiale est décrétée afin d’anéantir tous les Divergents, le couple parvient à gagner le repère des Sans Faction et commence à établir une stratégie. Ils ne vont pas tarder à découvrir l’existence d’une relique contenant un secret qui pourrait bien tout changer…

La Critique :
Ça commence plutôt mal avec une 3D toute pourrie, qui assombrit non seulement l’image (comme dans 90% des cas), mais qui confère également au film un côté brouillon relativement insupportable. Un problème néanmoins contournable. Il suffit de ne pas opter pour les séances en 3D et le tour est joué. Malheureusement, comme prévu, ce n’est pas le seul soucis. Divergente 2, dans la plus pure tradition de ces adaptations de best-sellers de la littérature adolescente, s’apparente à un gros pétard mouillé. Comme son prédécesseur ou comme, dans une moindre mesure peut-être, Hunger Games, Sublimes Créatures, The Giver et consort… Explications :

Il était une fois un monde post-apocalyptique dans lequel les humains étaient répartis en factions. Tris, le personnage incarné par Shailene Woodley, n’appartient à aucun groupe et à tous à la fois. Oui c’est bizarre, mais normal en même temps, car elle est une Divergente et son existence même menace l’équilibre d’une société régie par une femme qui se balade en permanence avec un manche à balai dans le fondement.

Le premier épisode de cette saga (critique ICI) en forme de dystopie plantait le décors et identifiait les gentils et les méchants. Le second volet illustre la révolte, ou l’insurrection, pour reprendre le sous-titre officiel du film. Les gentils rencontrent d’autres gentils, dont certains ressemblent un peu à des méchants (les Sans-Faction), avec pour but de former une armée pour aller destituer celle qui est responsable de leur mal-être et de la disparition de leurs proches. Une mission plutôt délicate notamment à cause des trahisons diverses et variées et des tourments qui assaillent la pas si douce Tris, qui se coupe les cheveux à l’arrache au début du récit pour bien nous faire comprendre qu’elle ne rigole plus du tout et que ça va chier… Le problème principal de cette saga est son incapacité manifeste et fatale à donner du poids à ses enjeux. En d’autres termes, on suit sans problème l’action mais on a vraiment du mal à éprouver quoi que ce soit pour les personnages, à part peut-être pour Tris, même si elle s’avère si mal écrite, que même une actrice aussi douée que Shailene Woodley n’arrive pas toujours à sauver les meubles. Déclinaison feignante de tout un tas d’autres films, dont la plupart sont largement plus intéressants, Divergente 2 fait par contre preuve d’une noirceur appréciable et apparaît ainsi plus « adulte » que son prédécesseur, mais franchement, pas de quoi se lever la nuit non plus.
Malgré tout plus rythmé que le premier volet, plus violent, mais toujours écrit à l’arrache, Divergente 2 trahit aussi, ne serait-ce que sur un plan purement visuel, une production hâtive (Divergente premier du nom a moins d’un an). Les effets-spéciaux sont parfois réussis mais globalement, tout cet univers ne brille pas par une authenticité probante mais plutôt par son côté trop artificiel. Idem pour les décors ou pour les costumes et autres design des bâtiments, véhicules ou armes. Tout semble issu d’une somme de références dégueulées à l’arrache. Robert Schwentke, le réalisateur remplaçant Neil Burger, ne fait de miracle. Son action est à peine lisible et quoi qu’il fasse, il doit se traîner un scénario indigent, qui semble ne s’intéresser à ses personnages qu’au travers de leurs traits les plus grossiers. Ces derniers ressemblant au final à de bons vieux clichés sur pattes, ce qui porte un nouveau coup fatal à l’empathie qui se fait la malle.

Trop long, jamais vraiment remarquable, parfois très con, souvent passable, Divergente 2 est d’autant moins pardonnable qu’il jouit d’une distribution assez incroyable, sans jamais en profiter pour ne serait-ce que sauver la majorité des meubles. Shailene Woodley déjà, qui reste l’une des comédiennes les plus talentueuses de sa génération, Miles Teller ensuite, dont le Whiplash résonne encore avec une puissance que tous les Divergente du Monde n’arriveront jamais à égaler, Ansel Elgort, la révélation de Nos Étoiles Contraires, l’excellente Octavia Spencer, ici totalement ignorée, et bien sûr Kate Winslet et Naomi Watts, juste là pour conférer un surplus de classe à un projet qui en manque clairement. Un casting impressionnant et spectaculaire oui, mais un casting qui pédale dans la choucroute d’un film même pas foutu d’utiliser les forces dont il dispose. Un peu comme Julianne Moore et Philip Seymour Hoffman dans Hunger Games. Divergente 2 réduit de grands acteurs à de simples faire-valoirs. De vulgaires trophées qu’il nous brandit à la face, histoire d’essayer de masquer ses trop nombreux défauts et son incapacité presque totale à dégager quoi que ce soit de vraiment authentique. Restent quelques scènes correctes et les acteurs. Quoi qu’il en soit, le verdict est toujours le même : nouveau coup d’épée dans l’eau… en attendant le prochain.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : SND 

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